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Lumière MIFC 2022 - Jérôme Soulet : "Gaumont Classique en phase avec ses objectifs"

Date de publication : 18/10/2022 - 08:35

Cinq mois après le lancement de Gaumont Classique, Jérôme Soulet et Maxime Gruman, respectivement directeur du catalogue et directeur de la vidéo et VàD chez Gaumont, dressent un premier bilan de la plateforme.

Près de cinq mois après son lancement, quel premier bilan faites-vous de la plateforme Gaumont Classique ?
Jérôme Soulet : Gaumont Classique est en phase avec ses objectifs et son plan d'affaires. Au 10 septembre, nous recensions 1 500 abonnements mensuels (formule de 5 € par mois sans engagement). 20% d'entre eux ont opté pour un abonnement annuel. Nous avons un taux de churn très satisfaisant à 5% malgré la période estivale souvent propice aux désabonnements.
Pour rappel, la plateforme s'adresse principalement à deux publics : un premier qui n'est pas ou plus équipé de lecteur DVD et un deuxième pour qui l'accès privilégiée aux œuvres reste son terminal personnel, que ce soit sur mobile, tablette ou ordinateur.
Au-delà de ces chiffres, nous nous réjouissons car la plateforme a trouvé sa place. À notre sens, l'attractivité des films en noir et blanc est liée à leur accessibilité. A travers Gaumont Classique, l'abonné dispose d'un catalogue de 230 titres lui permettant de découvrir de nombreuses œuvres. L'abonnement est vraiment le sésame de la curiosité.
Aujourd'hui, le paiement d'un film en noir et blanc à l'acte peut constituer un frein à cette curiosité. Sur les plateformes généralistes, ils ne sont pas ou peu mis en avant. 
Gaumont Classique répond à une demande et nous permet de maîtriser cette curiosité. Notre promesse est simple et lisible pour l'ensemble des utilisateurs.
 
Quel est le comportement de vos abonnés sur la plateforme ? 
Maxime Gruman : Ils explorent réellement la profondeur du catalogue. Toutes les deux semaines, nous publions un top 15 des films les plus visionnés. Ce classement se renouvelle en permanence. Nos abonnés sont apparemment sensibles à nos mises en avant éditoriales.
Nous relevons également un réel engagement de leur part. 90% des films ont été visionnés jusqu'au bout. Outre les films, ils sont aussi sensibles aux suppléments éditoriaux que nous proposons, 63% des films en sont accompagnés. Près des deux tiers de ces contenus additionnels ont été déjà été visionnés.
Nous notons par ailleurs une curiosité pour des films peu accessibles, en dehors de la vidéo physique. Sur le mois d'août, les trois films les plus visionnés étaient Le septième ciel de Raymond Bernard (1958), La 1000e fenêtre de Robert Menegoz (1960) et Le repas des fauves de Christian-Jaque (1964).
Il se dégage également une forte appétence pour les décennies. Cet intérêt nous permet de mettre en avant des œuvres muettes de ces époques, que ce soient des fictions sérials de Louis Feuillade, des longs métrages mais aussi des courts métrages comme La marche de Michel Audiard, qui a rencontré un franc succès.
 
Quelles sont vos synergies avec l'offre physique ?
M. G. : L'écosystème a souvent tendance à opposer le digital au physique. Ce n'est pas notre cas. Notre offre de patrimoine fonctionne sur deux jambes : le physique et le digital.
Parmi les abonnés à Gaumont Classique, nous retrouvons de nombreux acheteurs de nos collections physiques. 100% des œuvres accessibles depuis la plateforme sont également disponibles en DVD – Bluray.
Nous n'avons pas créé Gaumont Classique pour supprimer l'édition physique. En mai, nous avons édité notre 500e titre de notre collection Gaumont Découverte DVD. Ce que nous voulons avant tout, c'est multiplier les points d'accès pour cultiver cette curiosité.
 
Comment entendez-vous accentuer cette curiosité pour Gaumont Classique au cours des prochains mois ? 
M. G. : D’ici à Noël, nous allons permettre la prise d'abonnement à partir de l'application. Aujourd'hui, il est nécessaire d'utiliser un ordinateur pour créer un compte. Ce ne sera plus la seule option dans les prochaines semaines. Notre volonté est de simplifier le parcours utilisateur.
Dans la même optique, nous travaillons pour intégrer l'application sur les télévisions connectées, notamment via Google TV et Apple TV. Aujourd'hui, la plupart de nos abonnés ont recours à la fonctionnalité Chromecast pour accéder à notre plateforme sur leur téléviseur. Là encore, notre volonté est de lever tous les freins à l'abonnement.
À cet effet, notre plateforme est accessible pour les utilisateurs non abonnés. Ils peuvent naviguer au sein de notre offre et découvrir la profondeur, la richesse et la diversité de notre catalogue notamment au travers des bandes-annonces.
 
Plus largement, quel regard portez-vous sur l'offre numérique pour le film de patrimoine ?
J. S. : Nous ressentons une effervescence autour du patrimoine tant au niveau physique avec de nouveaux éditeurs, des collections premium, que pour le numérique. Il se passe quelque chose. Nous nous réjouissons de ne pas être seuls. Il faut être plusieurs acteurs pour lancer un marché.
Nous rappelons que les œuvres présentes sur Gaumont Classique ne sont pas exclusives à la plateforme. Elles peuvent très bien être diffusées sur des services tels que Mubi, Filmo, LaCinetek, France.tv… Là encore, notre volonté reste l'accessibilité de nos œuvres.
Pour le numérique patrimoniale, plusieurs catégories se distinguent. Il y a les plateformes spécialisées et toutes distinctes comme Carlotta, LaCinetek et la nôtre. D'autres, plus généralistes, ont une attention patrimoniale importante, comme Filmo. Des chaînes linéaires accompagnent également cette dynamique numérique comme Ciné+, OCS, Arte et France.tv. Tout cela est réjouissant pour l'avenir.

Florian Krieg
© crédit photo : Gaumont


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