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Annecy 2024 – Skill Lab, l’expertise luxembourgeoise au service de la XR

Date de publication : 13/06/2024 - 08:16

Créée par deux anciens chefs opérateurs, également réalisateurs, venus de la fiction, la société a choisi de se tourner vers l’animation pour développer des projets immersifs.

Fondateurs de Skill Lab, société basée à Esch-sur-Alzette, deuxième ville du Luxembourg, Julien Becker et Gwenael Francois présentent deux projets en réalité virtuelle en compétition à Annecy. Le premier Oto’s Planet (photo) a été réalisé par Gwenael Francois et produit par Skill Lab en coproduction avec les français de Small Creative. Ils ont coproduit le deuxième, Mamilou réalisé par Isabelle Andrani, que Small Creative leur a proposé en association avec France Télévisions.

Pour autant Skill Lab n’est pas uniquement dédié à la réalité virtuelle. "Nous faisons aussi de la fiction, court et long métrage" précise Julien Becker. "C’est la partie dont je m’occupe principalement tandis que Gwenael est plutôt sur l'immersif". Tous deux viennent au départ de la fiction. "Nous avons commencé à nous intéresser à la XR en 2019. Mais nous trouvions que ce qui était fait en prises de vues réelles était parfois un peu bas de gamme. Comme nous étions très attachés à la photographie en général, de par notre parcours de chefs opérateur, nous ne nous y retrouvions pas. Cela ne nous intéressait pas de produire des oeuvres qui nous plaisaient pas esthétiquement. Par contre avec l'animation c'était différent. Il y avait là quelque chose de très prometteur et c'est pour cela que nous nous sommes orientés en priorité vers l'animation pour l’immersi".

Le fait est que le Film Fund du Luxembourg soutient très étroitement cette filière, qui bénéficie par ailleurs d’une très belle exposition pendant le Luxembourg City Film Festival. "Nous sommes aussi un pays très axé par nature sur la coproduction" reprend Julien Becker. "Cela fait partie de l’adn de la fabrication des films. Et le schéma se répète pour l’immersif, ce qui permet des ambitions plus grandes".

Reste que, hors aides publiques, le business modèle est encore balbutiant. "Nous sommes sur des œuvres qui s’éloignent de tout ce qui est jeu" explique Julien Becker. "Donc la vente online sur des stores est vraiment très compliquée. Mais par contre le modèle fonctionne avec les musées qui commencent à développer des expériences où ils pratiquent de la vente de tickets. Cela fonctionne bien sur les expérience immersives in situ comme Éternelle Notre-Dame par exemple. Mais pour l'instant nous sommes encore du narratif car il est vrai que ce sont des projets qui prennent du temps pour être montés et à fabriqués. Par ailleurs à Annecy nous avons constaté que certaines œuvres peuvent durer jusqu’à 40 minutes. Cela représente encore une autre forme de business".

Julien Becker travaille sur un nouveau projet en réalité virtuelle Tachychronie, qui a été soutenu à l’écriture. Et d’autres projets sont à l’étude, immersifs, mais aussi traditionnels. Les deux associés travaillent sur deux longs métrages en écriture, qui seront développés au Luxembourg et pour lesquels ils cherchent des partenaires à l'étranger. Ils viennent par ailleurs de terminer La bête qui sommeille en nous, un court métrage de Jonathan Becker qui commence sa carrière en festivals, tandis qu’un deuxième actuellement en post-production, sera terminé pour la fin de l'été.

Patrice Carré
© crédit photo : Skill Lab et Small Creative


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