Lumière MIFC 2024 - Le salon du DVD confirme l’appétence envers le support physique
Date de publication : 15/10/2024 - 08:14
Sa 6e édition qui s’est déroulée durant toute la journée du 13 octobre a rassemblé un nombre de visiteurs supérieur à celui de l’an passé. Si le chiffre d'affaires global de la vidéo physique continue de décliner, le patrimoine résiste mieux que la nouveauté, grâce au travail des éditeurs.
L’an dernier avait été marquée par des pics de fréquentation, avec de longues files d’attente lors de l’ouverture. Cette année encore parmi les 24 éditeurs présents figuraient aussi bien des structures très pointues que d’autres plus généralistes. Et une table ronde a abordé le rôle des médias, en tant que "relais actifs et prescripteurs de l'édition vidéo". Côté fréquentation les curseurs sont encore à la hausse avec 1886 visiteurs soit 15% de plus qu’en 2023, preuve que le rendez-vous est présent bien identifié par les amoureux du support physique. "Avant même l’ouverture, une file d’attente d’une soixantaine de personnes s’était constituée" précise Benjamin Leroy, responsable du salon du DVD pour le MIFC. D’autant que certains éditeurs offrent d’importantes remises à l’occasion de cette journée.
Par ailleurs la boutique DVD, de nouveau installée au sein du Village du festival, fait à ce stade un CA légèrement supérieur à celui de l’an dernier, alors que le choix a été fait de légèrement réduire le nombre de références disponibles. Une bonne surprise qui débouchera peut-être sur un réassort dans la semaine, si la tendance se confirme. "La boutique draine un public différent de celui du salon du DVD qui est constitué de connaisseurs de l’édition vidéo" explique Benjamin Leroy. "Elle reçoit la visite de spectateurs qui viennent flâner entre deux séances. C’est plus un public d’opportunités". Deux offres qui se complètent parfaitement et confirment la persistance de l’appétence du public envers l’édition physique.
Au début de l’été, une rumeur propagée sur la toile, laissait croire que Sony allait cesser la fabrication de galettes Blu-ray et DVD. En réalité cet arrêt ne concerne que les Blu-ray de stockage d’une capacité allant jusque 128 Go, en raison d’une trop faible rentabilité. Reste que, année après année, le marché de la vidéo physique ne cesse de reculer à travers le monde. Pour la France, le baromètre trimestriel de la vidéo, indique que le chiffre d'affaires de la vidéo atteint 1 281,4 M€ au premier semestre 2024. Le marché est largement porté par la vidéo à la demande par abonnement (VàDa) qui totalise 84 % du chiffre d'affaires et croît de 8,6 % sur un an, pour atteindre 1 076,9 M€.
Le chiffre d'affaires de la vidéo physique continue de décliner (-6,2 % par rapport au premier semestre 2023 à 82,3 M€) alors que celui de la VàD transactionnelle progresse (+14,5 % pour la location à 79,6 M€ et +3,3 % pour l'achat à 42,6 M€). Fait à souligner, le cinéma est toujours le premier genre consommé en vidéo physique (72,0 %), le CA réalisé sur les seuls films ayant seulement décru de 0,8% entre le premier trimestre de 2023 et la même période en 2024. Et si le CA du DVD baisse, celui du blu-Ray est en hausse, s’établissant à 36,2 M€ au premier semestre 2024, ce qui représente +4,9 %, même si le nombre d’unités écoulées décroit légèrement (-0,3%). Et selon la dernière étude du CNC sur la diffusion et les performances de films de patrimoine, dont une version actualisée sera présentée à Lyon, ces derniers représentent 30 % des ventes de films en volume en vidéo physique, ce qui représente un niveau élevé au regard de la décennie avec un pic à 32,7 en 2022.
A titre de comparaison le patrimoine ne représente que 14,4% en VàD, certes en progression, mais encore relativement marginal. "On a effectivement l’impression que le patrimoine résiste mieux que la nouveauté, ou le transfert du physique à la VàD est plus important" analyse Vincent Paul-Boncour, directeur et co-fondateur de Carlotta Films. Cette résistance du support physique tient à plusieurs facteurs, à commencer par une qualité délivrée par le Blu-ray 4K supérieure à celle du streaming. En effet, même avec une connexion à très haut débit, le transfert des données passe obligatoirement par une compression.
"On a tendance à croire qu’avec la dématérialisation tout est disponible en VàD ce qui n’est pas tout à fait vrai" reprend Vincent Paul-Boncour. "Et les éditeurs tels que nous, apportons une plus-value qui passe par de très belles restaurations et des suppléments constitués d’archives ou d’analyses. La notion de bel objet compte aussi beaucoup, puisque nous proposons des éditions de grande qualité dont le public est demandeur. Il semble que la vidéo physique, qui était un marché large et populaire, devienne, toutes proportions gardées un marché de niche, où le patrimoine a toute sa place, sachant qu’à présent le public cinéphile s’intéresse plus au blu-Ray qu’au DVD".
Au début de l’été, une rumeur propagée sur la toile, laissait croire que Sony allait cesser la fabrication de galettes Blu-ray et DVD. En réalité cet arrêt ne concerne que les Blu-ray de stockage d’une capacité allant jusque 128 Go, en raison d’une trop faible rentabilité. Reste que, année après année, le marché de la vidéo physique ne cesse de reculer à travers le monde. Pour la France, le baromètre trimestriel de la vidéo, indique que le chiffre d'affaires de la vidéo atteint 1 281,4 M€ au premier semestre 2024. Le marché est largement porté par la vidéo à la demande par abonnement (VàDa) qui totalise 84 % du chiffre d'affaires et croît de 8,6 % sur un an, pour atteindre 1 076,9 M€.
Le chiffre d'affaires de la vidéo physique continue de décliner (-6,2 % par rapport au premier semestre 2023 à 82,3 M€) alors que celui de la VàD transactionnelle progresse (+14,5 % pour la location à 79,6 M€ et +3,3 % pour l'achat à 42,6 M€). Fait à souligner, le cinéma est toujours le premier genre consommé en vidéo physique (72,0 %), le CA réalisé sur les seuls films ayant seulement décru de 0,8% entre le premier trimestre de 2023 et la même période en 2024. Et si le CA du DVD baisse, celui du blu-Ray est en hausse, s’établissant à 36,2 M€ au premier semestre 2024, ce qui représente +4,9 %, même si le nombre d’unités écoulées décroit légèrement (-0,3%). Et selon la dernière étude du CNC sur la diffusion et les performances de films de patrimoine, dont une version actualisée sera présentée à Lyon, ces derniers représentent 30 % des ventes de films en volume en vidéo physique, ce qui représente un niveau élevé au regard de la décennie avec un pic à 32,7 en 2022.
A titre de comparaison le patrimoine ne représente que 14,4% en VàD, certes en progression, mais encore relativement marginal. "On a effectivement l’impression que le patrimoine résiste mieux que la nouveauté, ou le transfert du physique à la VàD est plus important" analyse Vincent Paul-Boncour, directeur et co-fondateur de Carlotta Films. Cette résistance du support physique tient à plusieurs facteurs, à commencer par une qualité délivrée par le Blu-ray 4K supérieure à celle du streaming. En effet, même avec une connexion à très haut débit, le transfert des données passe obligatoirement par une compression.
"On a tendance à croire qu’avec la dématérialisation tout est disponible en VàD ce qui n’est pas tout à fait vrai" reprend Vincent Paul-Boncour. "Et les éditeurs tels que nous, apportons une plus-value qui passe par de très belles restaurations et des suppléments constitués d’archives ou d’analyses. La notion de bel objet compte aussi beaucoup, puisque nous proposons des éditions de grande qualité dont le public est demandeur. Il semble que la vidéo physique, qui était un marché large et populaire, devienne, toutes proportions gardées un marché de niche, où le patrimoine a toute sa place, sachant qu’à présent le public cinéphile s’intéresse plus au blu-Ray qu’au DVD".
Patrice Carré
© crédit photo : Sandrine Thesillat
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