Digital

Séries Mania 2025 - Les cinq ans de Disney+ France

Date de publication : 28/03/2025 - 08:56

La plateforme s'apprête à fêter son 5e anniversaire en France. L'occasion pour Hélène Etzi, présidente de The Walt Disney Company France, de revenir sur l'évolution du streamer et d'aborder une année 2025 riche en promesses et développements.

Le 7 avril 2020, Disney+ débarquait en France. Pour son (presque) 5e anniversaire, l'heure était donc au bilan pour Hélène Etzi, présidente de The Walt Disney Company France, lors de sa keynote. "Le streaming représentait une formidable occasion de nous rapprocher de notre public, de mieux comprendre ses attentes et d'y répondre. Le streaming nous permet également de développer de nouveaux programmes en confiant cette mission à l'ensemble de nos studios mais aussi à la création française. Nous avons pu expérimenter et créer de nouveaux formats aux Etats-Unis comme en France."

L'objectif ici est de trouver un équilibre entre les marques iconiques de Disney et les productions originales locales, "combiner le meilleur des deux mondes au bénéfice des abonnés", faire de Disney+ un Disney+ France. Les équipes françaises tentent également de créer des passerelles entre les Etats-Unis et la France. L'exemple de HPI est le plus parlant. Disney+ avait préacheté pour la France cette série. Au regard du succès sur la plateforme et TF1, les équipes ont incité le network ABC à se pencher sur cette production. Il en est ressorti le remake High Potential, qui fonctionne extrêmement bien sur ABC et Hulu et qui a été renouvelé pour une deuxième saison.

Au cours des années, Disney a élargi la proposition de contenus sur la plateforme. Un an après le lancement du service, l'univers Star a été mis en place, permettant d'enrichir Disney+ avec des films et des séries destinés aux jeunes adultes et aux adultes. Disney+ a également innové dans ses offres pour "rendre la plateforme encore plus accessible aux foyers en période de crise économique où les budgets des ménages" sont sous pression. L'offre entrée de gamme soutenue par la publicité a notamment marqué un tournant dans le modèle de la plateforme.

2024 a été une année phare pour Disney+. Aux Etats-Unis, la plateforme a obtenu un nombre record de 60 Emmy Awards avec des séries comme Shogun, The Bear et Only Murders in the Building mais aussi 25 Children's & Family Emmy Awards avec Percy Jackson. Le cinéma n'était pas en reste avec Vice-versa 2, Deadpool & Wolverine, Mufasa : Le roi lion.

2025 semble être parti sur les mêmes bases. Disney+ France a accentué son développement et son intégration dans l'écosystème. Après la fin de sa collaboration avec Canal+, la plateforme a signé des accords de distribution avec les quatre principaux opérateurs télécoms du marché. Des premiers accords ont également été noués avec les organisations du cinéma et de l'audiovisuel, en concertation avec l'Arcom et le CNC. "Ces accords triennaux sont très structurants. Ils vont nous permettre de bénéficier du succès de nos films cinéma neuf mois après leur sortie salles", rappelle la dirigeante. Deadpool & Wolverine sera le premier film bénéficiaire avec une mise en ligne le 25 avril.

Plusieurs modèles économiques de financement de la création

Disney+ France a également fait évoluer ses modes d'intervention dans la création audiovisuelle avec notamment une collaboration plus forte avec les chaînes linéaires, "de véritables partenaires avec des terrains de complémentarité et d'audience pertinente et non des concurrents."

Disney+ se positionne aujourd'hui sur trois grands modèles de financement :

  • Une deuxième fenêtre sur des préachats réalisés en commun avec des chaînes (HPI et Montmartre avec TF1)
  • Une première fenêtre sur des préachats avec des diffuseurs linéaires (Ghosts avec TF1, Lucky Luke avec France TV)
  • Le troisième modèle ouvre des couloirs de diffusion pour une chaîne linéaire à des productions originales Disney+ "contrôlées à 100% par la plateforme dans l'éditorial".
Quel line-up pour 2025 ?

En début d'année, Bref saison 2 a été lancée devenant "un phénomène pour Disney+". Il s'agit de la plus grosse série originale jamais lancée en France sur Disney+. "Depuis le 26 mars, la série voyage à l'international et notamment aux Etats-Unis sur Hulu. Nous en sommes très fiers", se réjouit Hélène Etzi.

Le 9 avril, sera diffusée Ghosts, adaptation du format anglais diffusé sur BBC One. La comédie est réalisée par Arthur Sanigou et écrite par Joris Goulenok, avec Camille Chamoux, Hafid F. Benamar, Natacha Lindinger, Fred Testot, Tiphaine Daviot, Bruno Sanches au casting notamment.

Dans un genre complètement différent, Disney+ proposera ensuite Les disparues de la gare, revenant sur les quatre meurtres de jeunes femmes dans les années 90 à la Gare de Perpignan. Camille Razat tient le rôle principal de cette série true crime produite par Itinéraire Productions.

Arrivera ensuite Lucky Luke, produit par Federation Studio France, Un pour tous et Home Run, actuellement en montage. Le célèbre cow-boy sera interprété par Alban Lenoir.

Hélène Etzi est également revenue sur la future comédie se déroulant dans l'univers pénitentiaire avec Jean-Pascal Zadi et Audrey Lamy. Cette fiction est en préproduction.

Les ingrédients du succès

Pour évaluer le succès d'une série, plusieurs critères sont pris en compte par Disney+ : "le nombre d'abonnés qui regarde la série, le nombre de nouveaux abonnés pour l'œuvre en question, le nombre d'épisodes vus par l'abonné, le bouche-à-oreille, le succès critique et parfois, la capacité de la série à avoir du succès au-delà des frontières", énumère Hélène Etzi. "Les histoires et les thématiques que nous choisissons ont une résonnance possible à l'international. Nous l'avons vu avec Karl Lagerfeld qui a eu un joli succès en Allemagne et aux Etats-Unis."

La dirigeante a également été interrogée sur sa vision de l'industrie audiovisuelle : "Il y a eu un eldorado. Il y a une pléthore de contenus supérieure à ce que le public pouvait absorber. Aujourd'hui, il y a plus de mesures dans les investissements. La bataille de l'attention est extrêmement forte. L'attention est très fragmentée. Il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité tout en continuant à surprendre le public. C'est notre moto depuis le départ."

Hélène Etzi souligne une création française et européenne "toujours très prolifique et diversifiée". "De 2022 à 2023, le volume des créations originales a augmenté de 8%. Un quart de ces productions sont commissionnées par les streamers, avec une croissance annuelle de 34%. Les plateformes ont contribué à maintenir cette création".

Pour le futur, Disney+ entend continuer à s'appuyer sur deux atouts clés : l'exigence créative et la technologie. "Ces deux facteurs doivent fonctionner ensemble. La technologie doit mieux nous aider à raconter nos histoires, à mieux servir nos abonnés et les spectateurs pour une expérience encore plus immersive. En ayant les bonnes interfaces et les bons outils, cette fragmentation de l'attention peut être diminuée."

Florian Krieg
© crédit photo : Jérôme Gorin


L’accès à cet article est réservé aux abonnés.

Vous avez déjà un compte


Accès 24 heures

Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici


Recevez nos alertes email gratuites

s'inscrire