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22       LES FILMS DU JOUR





                 Sommaire                                                                                Compétition


                 Sélection officielle                                                                    LE TRAÎTRE

                 Compétition
                    > Le traître de Marco Bellocchio                                                     LE BOSS DES DEUX MONDES
                    > Sybil de Justine Triet                                                             Lauréat de trois David Di Donatello et de neuf prix à
                    >  Mektoub, my Love : intermezzo                                                     Venise, Marco Bellocchio a présenté de  nombreux
                  d’Abdellatif Kechiche                                                                  films dans les différentes sections cannoises sans
                    >  It Must Be Heaven                                                                 jamais obtenir aucune récompense majeure. À la
                  d’Elia Suleiman                                                                        veille de ses 80 ans, il revient sur La Croisette avec
                 Hors compétition                                                                        un projet ambitieux qui lui tient  particulièrement
                    >  Hors normes                                                                       à cœur. Le traître, c’est Tommaso  Buscetta, un
                  d’Éric Toledano et Olivier Nakache                                                     caïd  de  Cosa  Nostra  surnommé  “le  boss  des
                                                                                                         deux  mondes”,  qui  va  dénoncer  ses  anciens
                 Un certain regard                                                                       complices avec lesquels il a tenté de rompre en
                    >  Il était une fois dans l’Est                                                      émigrant au Brésil en 1982, suite à la montée
                  de Larissa Sadilova
                                                                                                         en puissance de Toto Riina, le chef des Corléo-
                                                                                                         nais, un groupuscule sans foi ni loi qui bafoue
                 Quinzaine des réalisateurs                                                              les principes fondateurs de cette organisation
                    > Ghost Tropic de Bas Devos                                                          qualifiée “d’entité perverse”. Ses aveux au juge
                    > Sick Sick Sick d’Alice Furtado                                                     Giovanni Falcone entraîneront l’arrestation de
                    > Yves de Benoît Forgeard                                                            475  personnes et  donneront lieu au premier “maxi
                                                                                                         procès de Palerme”. Après Gianni Musy dans
                                                                                                         Giovanni Falcone (1993) de Giuseppe  Ferrara,
                                                                                                         F. Murray Abraham dans Falcone contre Cosa Nos-
                                                                                                         tra (1999) et Francesco Pannofino dans Giovanni
                                                                                                         Falcone, l’uomo che sfidò Cosa Nostra  (2006),
                                                                                                         son rôle est incarné à l’écran par  Pierfrancesco
                                                                                                         Favino, un acteur romain  distingué de deux David
                                                                                                         Di  Donatello du  meilleur second rôle masculin ;
                                                                                                       © LIA PASQUALINO  en 2006 pour Romanzo  criminale et en 2012 pour
                                                                                                         Piazza Fontana. Le traître sera distribué par Ad
                                                                                                         Vitam le 6 novembre.     Jean-Philippe Guerand




               Compétition                                                               Compétition
               SIBYL                                                                     MEKTOUB, MY LOVE :



               VÉRITÉS ET MENSONGES                                                      INTERMEZZO
               Après Victoria (2016), Sibyl marque les retrouvailles de Justine Triet avec Virginie Efira, ici dans le
               rôle d’une psychanalyste en mal d’écriture qui va puiser son inspiration parmi les confessions d’une
               de ses patientes (Adèle Exarchopoulos). Un scénario que la réalisatrice a imaginé avec Arthur Harari
               (Diamant noir). Selon elle, “le film est plutôt bien financé mais nous étions dans des délais de  fabrication
               assez rapides et non flexibles à cause des agendas des acteurs, qui nous ont fait perdre plusieurs
               financements. Par ailleurs, on a dû couper dix jours de tournage car nous n’avons pas eu l’Avance sur
               recettes du CNC. Nous ne sommes même pas montés en plénière, deux fois de suite. Heureusement,
               Marie-Ange Luciani (Les Films de Pierre) et Jacques Audiard (Page 114) ont cru en Sibyl et nous ont
               aidés. On a pu filmer à Stromboli grâce à leur soutien, au dernier moment, juste avant le tournage”.
               Comme en écho au sujet de Sibyl, elle affirme : “Il y a une grosse partie de mon travail qui consiste à
               mentir, à rassurer tout le monde, même quand le bateau prend l’eau et que l’on n’est nous-mêmes pas
               rassurés. Je dois faire croire que tout va bien se passer, que je sais où je vais, même quand je suis perdue.
               Mais ça reste un jeu, rien n’est grave. C’est comme ça que j’imagine le métier de réalisateur.” Quand
               elle évoque les cinéastes de sa génération, Justine Triet avoue des affinités avec Maren Ade, Nicolas
               Pariser, Nadav Lapid, Benoît Forgeard, Julia Ducournau, Claire Burger, Arthur Harari, Robin Campillo,
               Céline Sciamma, Virgil Vernier… Quant aux œuvres qui l’ont inspirée, elle cite Love Streams de John   © PATHÉ
               Cassavetes, La maman et la putain de Jean Eustache, Portrait of Jason de Shirley Clarke et Juvenile
               Court de Frederick Wiseman. La leçon personnelle qu’elle tire de Sibyl se résume à une  décision : “La   OBJECTIF CŒUR, SAISON 2
               seule chose que je sais c’est que je ne veux plus filmer Paris.”     J.-P. G.  Ce n’est que la deuxième fois de sa carrière  qu’Abdellatif
                                                                                         Kechiche présente un film en  compétition à Cannes.
                                                                                         Grâce à la précédente, en 2013, il a obtenu la Palme
                                                                                         d’or, ainsi que ses deux interprètes principales, Léa
                                                                                           Seydoux et Adèle Exarchopoulos, pour La vie d’Adèle.
                                                                                         Mektoub, my Love : intermezzo constitue le deuxième pan
                                                                                         d’une trilogie entreprise avec Mektoub, my Love : canto
                                                                                         uno (2017),  inspirée du roman La blessure, la vraie de
                                                                                           François Bégaudeau (Éditions Verticales), lui-même
                                                                                         scénariste d’une autre Palme d’or française Entre les
                                                                                         murs de Laurent Cantet en 2008. On retrouve dans le
                                                                                         septième long métrage de Kechiche les interprètes prin-
                                                                                         cipaux du précédent, dont Ophélie Bau – rôle qui lui a
                                                                                         valu il y a quelques mois une nomination au César du
                                                                                           meilleur espoir féminin – et Salim Kechiouche – cité,
                                                                                    © CÉDRIC SARTORE  quant à lui, au Jutra du meilleur acteur de  soutien
                                                                                         en  2016  pour  son  interprétation  dans  Noir  d’Yves
                                                                                           Christian Fournier.
                                                                                                                           J.-P. G.
               23-24 mai 2019
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