Page 12 - Le film français_4017
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DR 12 RENCONTRE

VEPACULCHIALI
Réalisateur, producteur

À 72 ans, il sort son 31e long métrage et publie ses mémoires chez Libre et Solidaire le 12 mai.
Rencontre avec une personnalité hors cadre et hors normes, à la carrière aussi foisonnante que surprenante,

un esprit libre dont la passion cinéphile est intacte. ■ FRANÇOIS-PIER PELINARD-LAMBERT

◗◗Pourquoi avoir eu envie de raconter
l’histoire de Pas…de quartier, qui est
sorti le 27 avril ?
Cela m’est venu comme cela. En fait, je
suis un instinctif. J’ai eu l’envie de faire
quelque chose contre l’homophobie et que
cela ne se sente pas vraiment. Je voulais
que ce soit discret aussi. Je souhaitais éga-
lement un beau rôle pour Ugo Broussot, car
c’est quelqu’un que j’estime énormément
à la fois comme acteur et comme homme.
Et je voulais retrouver Mona Heftre, depuis
Change pas de main. Ces pulsions m’ont
donné peu à peu envie de raconter aussi
cette histoire.

◗◗Le film est ponctué de moments
musicaux chantés. Vous le présentez
comme un “musicodrame”, et pas
comme une comédie musicale.
Pourquoi ?
Il y a de la musique, du drame, ce n’est
pas du music-hall, même si il y a quelques
influences. Cela pourra décontenancer
le public de faire du “parlé chanté”, par
opposition au playback. J’ai l’habitude de
dire que quand les mots deviennent impu-
diques, la chanson les amoindrit.

◗◗Comment avez-vous justement
travaillé cette composition
particulière ?
Cela fait 60 ans que je travaille avec Roland
Vincent. Fin 1969, j’avais écrit L’étrangleur
et je pensais à Léo Ferré pour la musique. Il
m’avait fait répondre qu’il n’aimait pas faire
de musique de films, mais que, par curio-
sité, il lirait bien mon scénario. Il a alors
souhaité faire la musique et m’a invité à voir
son récital où il m’a fait part de son enthou-
siasme sur le projet. Son secrétaire m’a
alors dit en me raccompagnant : “Ne l’écou-

N° 4017 du 29 avril 2022
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