Télévision

Une 3e attaque contre la nomination de Delphine Ernotte

Date de publication : 10/06/2015 - 13:14

La CFDT de France Télévisions a annoncé à son tour un recours au Conseil d'État et une plainte pénale contre la nomination par le CSA de Delphine Ernotte à la tête du groupe audiovisuel public, en critiquant à nouveau un processus jugé opaque.

Le syndicat CGC des médias avait annoncé une démarche similaire mardi, et une plainte a déjà été déposée par un candidat malheureux, Didier Quillot, au parquet de Paris, qui peut décider d'ouvrir une enquête. "Le CSA s'est joué des citoyens-contribuables et des salariés de FTV à l'occasion de la nomination de la nouvelle présidente de France Télévisions", écrit la CFDT Médias FTV dans un communiqué. Selon le syndicat, "les conseillers du CSA, jusque-là tenus en laisse courte par un devoir de réserve mais surtout par les menaces de leur président (Olivier Schrameck), pourront enfin, dans le cadre de l'information judiciaire que nous sollicitons, soulager leur conscience et retrouver leur honneur".

Les huit membres du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ont réfuté collectivement la semaine dernière avoir subi la moindre pression dans le processus de désignation, qui avait été retiré à l'Elysée et rendu au CSA pour plus de transparence, comme l'avait promis François Hollande durant sa campagne. Selon l'avocat de la CFDT, également conseil de la CGC, Me Pierre-Olivier Lambert, la requête devant le Conseil d'Etat s'appuie sur "le manque d'impartialité du CSA et l'opacité de la procédure de nomination", "l'absence de motivation réelle de la décision de nomination" et "l'absence de fondement de cette nomination".

La procédure a été vivement critiquée pour son opacité, le régulateur de l'audiovisuel ne divulguant pas la liste initiale des 33 candidatures, avant des auditions à huis clos des candidats retenus. Les syndicats soupçonnent le président du CSA, Olivier Schrameck, d'avoir fait pression sur d'autres membres de l'instance pour écarter certaines candidatures au profit de Delphine Ernotte. Ils pointent aussi des coups de pouce de la part de certains membres de l'instance à la nouvelle présidente, qui jetteraient des soupçons sur leur impartialité.

"Le délibéré s'est déroulé, au terme d'une procédure parfaitement régulière, et en dehors de toute pression, qu'elle soit politique, économique ou personnelle", avait assuré M. Schrameck lors d'une audition parlementaire, le 26 mai, un mois après la nomination contestée.

Perrine Quennesson
© crédit photo : DR


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