Annecy 2015 - Patrick Eveno : "Festival et marché confondus, la fréquentation est en hausse de 14%"
À peine les portes du marché refermées, en attendant celles du festival ce soir, le directeur de Citia, organisateur de l'événement, se livre à l'exercice peu commode d'un bilan à chaud, à l'issue d'une semaine foisonnante et de participation record.
Quel premier bilan faites-vous du Mifa et du festival dont il s'agissait respectivement de la 30e et de la 39e édition ?
Nous sommes, agréablement, obligés de parler du quantitatif puisque nous avons enregistré une très forte croissance du nombre d'accrédités. Festival et marché confondus, il atteint 8 100. C'est 1 000 de plus que l'an dernier, soit une progression de 14%. Sur le Mifa, nous sommes à 2 680 professionnels contre 2 450 en 2014, ce qui équivaut à +8% et une participation record.
Quels sont les autres indicateurs clés ?
83 pays étaient représentés, 555 exposants recensés, 362 investisseurs, et 281 journalistes. J'en profite pour souligner la présence d'un certain nombre de top managers ravis de découvrir la manifestation et séduits par son foisonnement, comme la patronne du Fonds des médias du Canada (FMC), Valerie Creighton, qui venait pour la première fois à Annecy.
D'un point de qualitatif, que retenez-vous de cette édition précisément ?
J'espère que tout est lié et que le programme tel qu'il a été annoncé ces dernières semaines a contribué à faire venir les gens aussi nombreux. Pour les seuls longs métrages dont la programmation était assez exceptionnelle cette année, leur qualité, le nombre de films français mais également l'avant-première des Minions, ou, encore le programme des rencontres, ont sans sans doute été de nature à susciter l'adhésion du public. À la conférence de Weta Digital (le studio d'effets spéciaux créé par Peter Jackson, Ndlr), on a refusé plus de 100 personnes, par exemple. Le Work In Progress (WIP) sur The Red Turtle avec son réalisateur, Michaël Dudok De Wit, était également plein à craquer. Quant au making of d'Adventure Time, le long métrage des studios Cartoon Network, des personnes ont commencé à faire la queue dès 7 h, vendredi, pour y assister, à 14 heures !
Justement, comment pallier ce problème de places, conséquence de la croissance de la manifestation, et qui est l'une des critiques récurrentes des professionnels, avec la difficulté d'accès aux projections ?
Pour résumer, et bien que l'équation soit un peu moins simple que ça, nous disposons sur l'ensemble des salles de 2 650 fauteuils par tranche horaire, pour plus de 8 000 accrédités. Donc, oui, c'est compliqué. Cette question va être soumise aux collectivités afin de voir comment y répondre, dans une économie toutefois contrainte. Il faudrait pouvoir offrir un écran de plus, que ce soit pour les projections, les WIP, les conférences... Est-ce que ce sera possible dès la prochaine édition ? Je ne m'avancerai pas. C'est quelque chose qui devra être discuté.
À ce stade, toujours, quelles autres améliorations s’imposent pour l'année prochaine ?
C'est un peu tôt pour répondre. D'autant qu'il n'y pas eu de grosses difficultés comme l'an dernier, entre la billetterie où ça avait été rideau noir pendant deux jours, l'absence de couverture Wifi au Mifa... Cela dit, nous avons déjà des retours. Sur la rotation des navettes entre Bonlieu et le Mifa, à l'Impérial Palace, par exemple, pour lesquelles il nous été signifié que toutes les demi-heures, c'est trop peu, et qu'il faudrait en mettre chaque quart d'heure.
Si vous ne deviez garder qu’un souvenir ou une image, de cette semaine, quel serait-il ?
Deux images me viennent. La première, c'est le public dans la grande salle de Bonlieu que le festival a retrouvé après deux ans de rénovation. La seconde, c'est en haut des marches, à Bonlieu encore, d'où l'on peut voir ces centaines de personnes qui attendent pour les séances. C'est pour ça que l'on bosse toute l'année. Mais comme au théâtre, on se demande toujours s'il va y avoir du monde dans la salle.
Propos recueillis par Emmanuelle Miquet
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