Discop Africa Abidjan 2016 : Patrick Zuchowicki dévoile les lignes de force de cette 12e édition
Patrick Zuchowicki, directeur de Basic Lead, société organisatrice du Discop, explique à quel point la tenue de cette édition 2016 à Abidjan, pour la deuxième année consécutive, représente une étape importante.
Comment se présente ce Discop Africa Abidjan en termes de participation ?
Nous approchons les 1 000 participants. Nous avons environ 200 producteurs indépendants d'Afrique francophone supplémentaires et la plupart des diffuseurs envoient d'avantage de monde. La RTS du Sénégal sera par exemple représentée par huit personnes. Nous avons également de nouveaux câblo-opérateurs ainsi que des représentant d'agences de publicité et des responsables d'achats d'espaces. Et l'un des faits marquants est la présence croissante de professionnels de l'Afrique anglophone s'intéressant aux contenus francophones. Et ils viennent également pour vendre leurs productions.
Pourquoi être revenu à Abidjan ?
Cela fait un peu plus de deux ans que nous avons misé sur la Côte d'Ivoire puisque nous l'avions reçue comme pays à l'honneur à Johannesburg en 2014. Nous nous sommes rendu compte que l'Afrique avait besoin de deux marchés par an. Il fallait que ce second marché soit situé en Afrique francophone de l'Ouest, et il nous a semblé que la Cote d'Ivoire était le pays le plus dynamique de la région. Son industrie de la télévision est en pleine émulation. On y trouve une chaîne publique ayant valeur de modèle, qui remplit toutes ses fonctions, vis-à-vis de son public, mais aussi dans le cadre du passage au numérique. Elle possède également une unité de distribution, qui distribue les meilleures séries produites en Afrique francophone. La Côte d'Ivoire est vraiment l'endroit idéal pour organiser un marché tourné vers ce secteur.
Pourquoi avoir choisi d'ouvrir cette édition par un sommet de la télévision ?
L'idée est vraiment d'ancrer la Côte d'Ivoire dans cette émergence. Et nous avons décidé avec le ministère de la Communication ivoirien d'organiser, en forme de préambule, une conférence faisant le point sur la situation globale du marché en examinant des questions d'ordre général qui sont fondamentales pour le secteur. Nous allons notamment mettre l'accent sur tout ce qui est régulation car il est fondamental que ce marché se développe sur des bases saines grâce à la mise en place d'éléments de protection juridiques. Nous aurons la présence d'acteurs importants du secteur, des membres des hautes autorités de régulation de l'audiovisuel des pays que nous couvrons, ainsi que des présidents d'associations de câblo-opérateurs.
Quelques mots sur une nouveauté, la pitching compétition dont la finale a lieu le 1er juin ?
C'est également une première. D'une façon générale, cette édition de Discop Africa va porter l'accent sur tout ce qui est "neuf", sur tout ce qui est propre à dynamiser l'essor des industries audiovisuelles en Afrique francophone. L'idée de cette compétition de pitching est de mettre en avant les jeunes créateurs, pour les aider à produire du contenu ensuite diffusé. Et beaucoup de partenaires, dont Dailymotion, sont à nos côtés car ces jeunes prendront le flambeau dans quelques années. L'impact de la jeunesse est fondamental en Afrique et nous sommes dans cette mouvance.
Au moment où va s'ouvrir ce 12e Discop, dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Ce sera une édition importante. Une deuxième édition est toujours plus compliquée à monter qu'une première. Les gens viennent souvent assister par curiosité à un premier événement de la sorte. Mais s'ils ne font pas de business, ils ne reviennent pas une deuxième fois. Or notre objectif, n'est pas seulement d'aider ou d'éduquer, mais aussi de faire en sorte que nos clients repartent avec des bons de commande dans leur poche. Nous sommes encore loin d'avoir atteint une vitesse de croisière. Nous avons tous conscience qu'il y a encore beaucoup d'efforts à fournir, notamment en termes d'investissement, mais les signes positifs sont là. Cela fait plus de dix ans que nous organisons des marchés en Afrique. Il fut un temps où les francophones et les anglophones ne se parlaient quasiment pas. Les choses ont bien changé. Nous avons prouvé, en toute modestie, que des collaborations étaient possibles. Quand je vois que des séries maliennes ont été vendues à la plus grande chaîne d'Afrique du Sud, c'est bien la preuve qu'il y a un marché. Il existe un pouvoir de création très élevé à travers tout ce continent. Mais il faut solutionner les problèmes de base.
Patrice Carré
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