Télévision

Discop Africa Abidjan 2016 : Les producteurs francophones cherchent à s’unir

Date de publication : 03/06/2016 - 10:46

Lors de la tenue de ses troisièmes assises au cours du Discop, l’Association des Producteurs d’Afrique Francophone (APAF) a appelé les producteurs indépendants à la rejoindre.


L’assistance était malheureusement bien clairsemée lors de ces assises, mais en contrepartie elle a suivi attentivement le débat, n’hésitant pas à prendre la parole. Constat récurrent, les producteurs africains doivent constamment travailler avec des maigres moyens livrant ainsi des œuvres qui ne sont pas aux standards de qualité exigés par le marché international. Les débouchés commerciaux sont donc très faibles, les ventes sur le continent africain rapportant très peu. En outre, le fait de signer avec les gros opérateurs oblitère totalement les chances de vendre aux autres chaînes nationales. Un véritable cercle vicieux difficile à briser, d’autant que la profession avance en ordre dispersé. Pourtant, les producteurs auraient tout à gagner à faire bloc, afin de négocier l’instauration de cadres réglementaires et de déterminer des tarifs minimums auprès des diffuseurs.

Seule organisation du genre, l’Apaf fonctionne pour le moment grâce au bénévolat de son comité directeur. Parmi les prochaines étapes clés, figurent la nécessité d’installer son siège, dans un pays qui n’a pas encore été déterminé, puis de recruter un délégué général qui pourrait suivre les dossiers au jour le jour. "La situation du secteur est en train d’évoluer mais les producteurs ne sont pas là, constate Youssouf Djira, président de l’Apaf. Aujourd’hui, nous devons tout reprendre à zéro. Dans les derniers contrats signés avec les diffuseurs apparaissent des clauses leur réservant aussi l’exploitation sur internet. Or c’est un média sur lequel nous pourrions gagner de l’argent. Il faut bien avoir à l’esprit que les tarifs dont nous nous plaignons ne nous sont pas imposés. Ils sont proposés et nous les acceptons. C’est pour cela qu’un regroupement est indispensable. Un producteur pourrait ainsi s’adresser à un consultant pour examiner ses contrats. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous ne savent pas suffisamment les lire et se retrouvent piégés." 

Toutes les négociations se faisant individuellement, les producteurs ont du mal à faire peser la balance en leur faveur, d’autant que les diffuseurs savent parfaitement que leur apport est vital, les sociétés de production n’ayant pour le moment quasiment aucune autre alternative. "Pour résumer, nous faisons et livrons les contenus, mais nous sommes endettés. Or nous sommes l’élément qui permet à ces opérateurs d’exister." Un autre argument de poids en faveur du regroupement lequel permettrait également aux professionnels d’entamer des discussions avec un secteur bancaire qui, pour le moment, n’a aucune considération pour l’audiovisuel, dont il ne comprend pas les spécifités. "Nous avons un enjeu commun. L’année prochaine au Discop, nous devons être capables de dire ce que nous avons fait et comment nous avons avancé. Sinon, dans deux ans, nous connaîtrons des problèmes pires que ceux d’aujourd’hui", conclut Youssouf Djira.

Patrice Carré
© crédit photo : Patrice Carré


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