Annecy 2018 - France Télévisions à l’heure de la réforme
Date de publication : 14/06/2018 - 16:18
Dix jours après l’annonce de la suppression de France 4, la chaîne enfants du groupe public ovationnée par les professionnels (photo), France Télévisions en appelle au dialogue pour construire sa nouvelle offre.
Beaucoup de questions et peu de réponses. Un peu plus d’une semaine après l’annonce de la suppression de la chaîne enfants de France Télévisions, dans la cadre de la réforme de l’audiovisuel public engagée par le gouvernement, elle-même partie prenante d’une loi audiovisuelle plus vaste, la présentation du line-up de France Télévisions, mercredi 13 juin à Annecy, a été dominée par l’avenir de l’offre des programmes enfants du diffuseur. Sur le numérique, où France 4 est annoncée basculer, et sur les autres chaînes hertziennes du groupe, où des blocs sont censés se déployer.
Face à un auditoire de professionnels, dont la plupart arborait un badge Sauvons France 4, à l’effigie du personnage de la série de TeamTO, Angelo la débrouille, Takis Candilis, directeur général délégué à l’antenne et aux programmes de France Télévisions, a d’abord rappelé que la décision ne leur revenait pas : "Nous sommes une entreprise de service public. Notre actionnaire, c’est l’État". Après le bras droit de Delphine Ernotte, la présidente du groupe public retenue à Paris par un comité central d’entreprise, Tiphaine de Raguenel, directrice des activités jeunesse de France Télévisions et directrice exécutive de France 4, glissera à son tour : "Cette décision s’impose à nous". Pour autant, à leurs postes respectifs, il incombe désormais aux dirigeants la (lourde) tâche de mettre en œuvre le "déplacement" ou le "transfert" de France 4. À l’instar de la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, Takis Candilis ne parle pas de suppression.
"Le planning sur les changements qui nous sont demandés, c’est la loi de finance", a indiqué ce dernier, précisant qu’aucune date ne leur avait été donnée quant à la mise en place de ce chantier. Seule certitude à ce jour, celui-ci s’annonce colossal. "Le déplacement va demander beaucoup de travail car il signifie une chaîne en moins et une recomposition de l’offre sur les autres antennes et sur le numérique". "Le processus va être long. Il sera sans doute ponctué de rebondissements, mais ça, nous en avons l’habitude", a estimé Tiphaine de Raguenel, pour sa part.
Dans ce contexte, France Télévisions en appelle à la collaboration des professionnels, qu’il invite au "dialogue" afin "d’imaginer le transfert des programmes jeunesse sur le numérique". Une "méthode de travail" sera proposée dès la semaine prochaine. Les enjeux sont aussi nombreux que cruciaux. Outre la question des droits d’auteur, se pose celle des droits des programmes sur le non linéaire. Ces derniers sont la condition sine qua non au basculement de France 4 sur le numérique. Or, France Télévisions est loin de posséder tous les droits digitaux des séries initiées originellement pour une diffusion en hertzien, notamment parce qu’ils sont souvent détenus ou codétenus avec les autres chaînes partenaires, un montage fréquent dans le domaine de la série d’animation.
"Ce qui est certain, c’est que l’animation ne disparaît pas des antennes de France Télévisions", a tenté de rassurer Takis Candilis, soulignant que le groupe "reste le premier diffuseur et financier de l’animation", avec "plus de 30 M€ d’investissements, dont 50% dans la création originale française (hors cinéma et acquisitions) en 2017".
Le genre fera-t-il son retour sur France 2, comme l’a affirmé la ministre de la Culture dans Le Parisien ? Qu’adviendra-t-il des blocs matinaux de France 3 dédiés aux enfants, que l’on dit menacés par une offre régionale amenée à être multipliée par trois dans le cadre de la même réforme ? Ces changements auront-ils un impact sur la ligne éditoriale du diffuseur ? "Trop tôt pour le dire", répondent les dirigeants. À ce stade, toutefois, la piste France 2 semble peu probable et celle d’un renforcement des blocs préscolaires Zouzous, actuellement déployés sur France 5 et France 4, la plus privilégiée.
80% des vidéos regardées par les enfants le sont en direct, via le poste de télévision, selon les chiffres Médiamétrie rappelés à Annecy. "La présence en linéaire est indispensable et nous ferons tout pour la maintenir", assure France Télévisions. Takis Candilis jugeant dans le même temps, en écho aux arguments du gouvernement pour justifier la migration de France 4 sur le numérique, que "tout le monde sait que le linéaire est perdu, à terme. Les modes de diffusion et de consommation ont changé".
Face à un auditoire de professionnels, dont la plupart arborait un badge Sauvons France 4, à l’effigie du personnage de la série de TeamTO, Angelo la débrouille, Takis Candilis, directeur général délégué à l’antenne et aux programmes de France Télévisions, a d’abord rappelé que la décision ne leur revenait pas : "Nous sommes une entreprise de service public. Notre actionnaire, c’est l’État". Après le bras droit de Delphine Ernotte, la présidente du groupe public retenue à Paris par un comité central d’entreprise, Tiphaine de Raguenel, directrice des activités jeunesse de France Télévisions et directrice exécutive de France 4, glissera à son tour : "Cette décision s’impose à nous". Pour autant, à leurs postes respectifs, il incombe désormais aux dirigeants la (lourde) tâche de mettre en œuvre le "déplacement" ou le "transfert" de France 4. À l’instar de la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, Takis Candilis ne parle pas de suppression.
"Le planning sur les changements qui nous sont demandés, c’est la loi de finance", a indiqué ce dernier, précisant qu’aucune date ne leur avait été donnée quant à la mise en place de ce chantier. Seule certitude à ce jour, celui-ci s’annonce colossal. "Le déplacement va demander beaucoup de travail car il signifie une chaîne en moins et une recomposition de l’offre sur les autres antennes et sur le numérique". "Le processus va être long. Il sera sans doute ponctué de rebondissements, mais ça, nous en avons l’habitude", a estimé Tiphaine de Raguenel, pour sa part.
Dans ce contexte, France Télévisions en appelle à la collaboration des professionnels, qu’il invite au "dialogue" afin "d’imaginer le transfert des programmes jeunesse sur le numérique". Une "méthode de travail" sera proposée dès la semaine prochaine. Les enjeux sont aussi nombreux que cruciaux. Outre la question des droits d’auteur, se pose celle des droits des programmes sur le non linéaire. Ces derniers sont la condition sine qua non au basculement de France 4 sur le numérique. Or, France Télévisions est loin de posséder tous les droits digitaux des séries initiées originellement pour une diffusion en hertzien, notamment parce qu’ils sont souvent détenus ou codétenus avec les autres chaînes partenaires, un montage fréquent dans le domaine de la série d’animation.
"Ce qui est certain, c’est que l’animation ne disparaît pas des antennes de France Télévisions", a tenté de rassurer Takis Candilis, soulignant que le groupe "reste le premier diffuseur et financier de l’animation", avec "plus de 30 M€ d’investissements, dont 50% dans la création originale française (hors cinéma et acquisitions) en 2017".
Le genre fera-t-il son retour sur France 2, comme l’a affirmé la ministre de la Culture dans Le Parisien ? Qu’adviendra-t-il des blocs matinaux de France 3 dédiés aux enfants, que l’on dit menacés par une offre régionale amenée à être multipliée par trois dans le cadre de la même réforme ? Ces changements auront-ils un impact sur la ligne éditoriale du diffuseur ? "Trop tôt pour le dire", répondent les dirigeants. À ce stade, toutefois, la piste France 2 semble peu probable et celle d’un renforcement des blocs préscolaires Zouzous, actuellement déployés sur France 5 et France 4, la plus privilégiée.
80% des vidéos regardées par les enfants le sont en direct, via le poste de télévision, selon les chiffres Médiamétrie rappelés à Annecy. "La présence en linéaire est indispensable et nous ferons tout pour la maintenir", assure France Télévisions. Takis Candilis jugeant dans le même temps, en écho aux arguments du gouvernement pour justifier la migration de France 4 sur le numérique, que "tout le monde sait que le linéaire est perdu, à terme. Les modes de diffusion et de consommation ont changé".
Emmanuelle Miquet
© crédit photo : DR
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