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Télévision

La crise du coronavirus pourrait-elle sauver France 4 ?

Date de publication : 18/03/2020 - 16:32

Au cœur du dispositif de la programmation spéciale jeunesse de France Télévisions, en pleine crise du Covid-19, la chaîne publique refait parler d’elle. Alors que le décret entérinant sa suppression n’est toujours pas signé, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement de revoir sa copie.

A partir du lundi 23 mars, France 4 contribuera, avec les autres chaînes de France Télévisions ainsi que certaines de ses plateformes, à la programmation spéciale mise en place par le groupe public en matière de contenus éducatifs et ludo-éducatifs, sitôt l’annonce d’Emmanuel Macron de fermer les crèches et tous les établissements scolaires, en France, pour une durée d’au moins 15 jours. Avec l’instauration du confinement total, cette grille pourrait (malheureusement) encore être aménagée et l'offre à destination des plus jeunes s'intensifier, observe une source interne à France Télévisions.

Dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public, elle-même partie prenante d’une loi audiovisuelle plus vaste dont l’examen devait démarrer le 31 mars, à l’Assemblée nationale, France 4 est destinée à disparaître, à l’instar de France Ô. L’extinction de leur signal est prévue le 9 août prochain, au clap de fin des Jeux olympiques d’été de Tokyo, dont, il y a quelques heures, le gouvernement japonais n’envisageait pas le report.

Or, le décret qui entérine cette décision (modification du cahier des charges de France Télévisions et réallocation des fréquences) n’avait pas été signé avant la décision du confinement. L’examen de la loi audiovisuelle est lui reporté, comme l’ensemble des réformes. A ce stade, non seulement l’échéance initialement fixée de l'avoir bouclée en juillet ne sera pas tenue, estiment des observateurs, mais le calendrier parlementaire tel qu’on le connaît actuellement (projet de loi de finances à la rentrée de septembre…) reporterait son examen à 2021, pronostiquent les moins optimistes.
D’ici là, le gouvernement aura peut-être pris la mesure du rôle de France 4, en période de crise, comme celle que nous traversons avec le coronavirus, et, au-delà, dans le paysage audiovisuel tricolore des programmes jeunesse, espèrent des professionnels.

Des parlementaires font déjà entendre leur voix. Dans un entretien paru sur le site du journal La Croix, la députée des Hauts-de-Seine Frédérique Dumas (groupe Libertés et Territoires après avoir quitté LREM) appelle le gouvernement à "revoir sa copie" de la réforme de l’audiovisuel. "J’espère qu’il sera possible de rediscuter de l’importance d’une chaîne pour enfants. En commission parlementaire, les amendements demandant un moratoire sur la suppression de France 4 ont été enterrés. Transférer une partie des programmes jeunesse sur France 3 et France 5 risque d’affaiblir ces chaînes, qui réalisent de bonnes audiences durant les vrais « prime time » des enfants, c’est-à-dire en tout début de soirée. C’est de l’amateurisme", déplore l’ancienne professionnelle du secteur.
"Regardons ce qui se passe au Royaume-Uni ! La BBC a deux chaînes pour la jeunesse. Elle n’a basculé sur le Web que celle destinée aux jeunes adultes et constaté des audiences en chute de 85 %. Elle voudrait revenir en arrière, mais c’est presque impossible tant les coûts de diffusion et des programmes sont différents. Pour nous, il n’est pas encore trop tard. Se repose en effet la question de la pertinence de faire basculer une chaîne pour enfants sur Internet, au mépris des fractures territoriale, numérique et d’usage. Il faut la puissance d’une chaîne pour pousser des programmes en délinéaire".

Frédérique Dumas enfonce le clou : "France 4 est réellement devenue une chaîne pour enfants depuis trois ans, avec de bons résultats d’audience. C’est le moment de renforcer ses programmes éducatifs et sans publicité, ce qui légitimera d’autant plus le paiement d’une contribution à l’audiovisuel public universelle à travers l’impôt sur le revenu, avec modulation selon les revenus, comme je le propose".

Emmanuelle Miquet
© crédit photo :


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