Series Mania Digital Forum - Mia Desroches (CBC&Radio-Canada Distribution) :" Il y a un momentum sur la fiction québécoise dont il faut profiter"

La directrice des partenariats de distribution de contenus de CBC&Radio-Canada Distribution propose plusieurs séries dans le cadre du Coming next from Québec, organisé avec la Sode, et du Buyers Showcase du Series Mania Digital Forum. Elle les présente et expose sa stratégie autour la politique fiction du grand groupe audiovisuel public canadien.

Dans le cadre du Coming next from Québec, vous présentez la comédie familiale Discussions avec mes parents ?
Cette série est devenue un phénomène sur Ici Radio Canada Télé. Et l’audience a beaucoup augmentée entre la première et la deuxième saison. J’ai beaucoup d’intérêt à l’international pour des adaptations. Avec des annonces que je pourrais faire très bientôt. Avec la difficulté actuelle de lancer des développements et des productions, je pense que le marché de l’adaptation va être très dynamique dans les mois à venir. Le côté original de nos contenus québécois est reconnu et recherché. Il y a un momentum sur la fiction sur la fiction québécoise dont il faut profiter. En faisant attention à ce que cela ne soit pas juste une mode. Mais clairement, nous sommes "à la mode".

Vous parlez de ce "momentum", mais comment cela se traduit-il ?
L’émergence des OTT permet entre autre ce momentum. Elles s’intéressent beaucoup aux séries en version originale. Et le Québec participe à ce mouvement. Les plateformes ne raisonnent par exemple pas du tout en termes de grille. Donc toutes les longueurs, les formats sont possibles. Elles ne cherchent que des contenus forts. Notre but, c’est que la fiction québécoise voyage. Cela peut se faire en coproduction minoritaire, majoritaire, en adaptation de formats, en "ready made"…Nous sommes aidés aussi beaucoup par le fait que Radio Canada produit 18 nouvelles séries par an. Avec l’envie à chaque fois de proposer quelque chose de distinctif. A notre échelle, c’est beaucoup. Mais le marché est très réceptif.

Vous proposez aussi Cerebrum qui est une série qui démarre comme un mystère policier mais bifurque très vite vers une étude psychologique. C’est une offre rare et sophistiquée sur le marché ?
Le scénariste Richard Blaimert est allé clairement vers une proposition plus "mentale" que policière. Mais le public n’est pas non plus déstabilisé car ceux qui aiment l’investigation y trouveront leur compte.

Comment œuvre votre structure sur le marché international de la distribution ?
Je travaille en étroite collaboration avec les gens de la programmation et les producteurs. Nous nous adaptons selon l’ADN de la série. Nous pouvons travailler main dans la main avec une société de production quand elle a sa structure de vente. Mais je peux aussi collaborer avec des acteurs importants comme Zodiak, Beyond ou Cineflix. C’est une façon un peu différente de travailler par rapport à d’autres acteurs du march. Nous ne sommes pas une entité de distribution totalement indépendante, mais jouons beaucoup la carte de la collaboration.

C’est une année particulière sans Series Mania ou Mip TV. Comment la professionnelle que vous êtes gère l’absence de ces rendez-vous importants pour vos affaires ?
Nous sommes dans une industrie qui peut continuer un temps à avancer grâce au numérique. Les grandes plateformes, quand elles cherchent des acquisitions, vont sur les marchés, assistent aux festivals, réclament de la primeur. L’acheteur, il veut vous connaître. Les vrais deals se font sur les marchés. Quand on se voit les yeux dans les yeux. Cela ne se fait pas pendant une vidéoconférence. Il y a peut-être certaines choses à envisager par exemple pour réduire notre empreinte carbone. Mais quand vous n’êtes physiquement pas là, vous n’existez pas !