Series Mania Digital Forum - Christine Maestracci (Québecor) : "le Québec sait produire du contenu original à des coûts très maîtrisés"
Vice-présidente acquisitions et distribution internationale chez Québecor Contenu, un des piliers du géant des médias de la Belle Province, celle-ci présente les points forts de ses séries présentées au Coming next from Québec, organisé avec la Sodec. Et de la fiction québécoise en général.
Particularité, vous êtes à la fois en charge de la distribution de Québecor Contenu mais aussi des acquisitions…
Il est vrai que c’est une spécificité de mon mandat. Je travaille l’export en partenariat avec nos producteurs. C’est vraiment la base de notre stratégie. Certains d’entre eux ont déjà leurs entrées via leurs structures. Mais étant aussi à la tête des acquisitions, je peux aussi faire profiter des relations que j’ai développé avec des diffuseurs, des vendeurs et des partenaires potentiels. C’est un maillage particulier et cela permet d’avoir un carnet d’adresses plus approfondi. Dans le cadre du Coming next from Québec, la Sodec a fait un partenariat avec les deux diffuseurs qui créent le plus de contenu fiction, la société Radio Canada et Québecor Contenu. Je note d’ailleurs que le monde suit de plus en plus ce qui vient du Québec en matière de fiction.
Vous proposez dans ce Coming next from Québec, Alertes, le spin-off du plus grand succès de la saison à ce jour de la chaîne TVA ?
Alerte Amber a été un grand succès cet automne. Dans cette nouvelle mouture, la créatrice Julie Hivon ramènera à l’écran les personnages de l’Escouade pour les personnes disparues. Sur fond diverses enquêtes policières, mais toujours en accordant une grande importance aux répercussions du crime sur les victimes, leur famille.
Vous mettez en avant aussi Chaos et Mon fils ?
Chaos entrera bientôt en tournage et suit les conséquences d’un attentat qui va toucher un groupe de personnages. Sur cette série, nous sommes aussi très ouverts à des adaptations. C’est une minisérie qui aura une fin ouverte. Mon fils est une fiction centrée elle sur le combat d’une mère face à la schizophrénie de son enfant. C'est un drame profondément humain, pudique et authentique. Le jeu des acteurs est fabuleux. Nos séries comme Pour Sarah, qui a été adaptée en France, Fugueuse, qui a été achetée aussi en France et y sera adaptée ou Les beaux malaises, qui a fait l’objet d’un remake pour M6, circulent beaucoup à l’international. Une version d’un autre de nos succès, Boomerang, vient d’être tournée en Suède. Je vois l’avenir donc avec optimisme.
Comment positionnez-vous la fiction québécoise sur le marché international ? En misant plus sur les formats. Donc la France est friande. Ou du "ready made" ?
Cela dépend vraiment des contenus. Ils ont chacun leur ADN. Nous avons une créativité forte et cela se sait. On pourrait croire que le ready made en français s’exporte difficilement, mais ce n’est pas ce que je vois. Donc je ne priorise pas le format. Les deux ont une approche différente. En collaboration avec les producteurs, on regarde vraiment ce qui va servir le mieux la série. Nous commençons aussi à avoir un intérêt sur nos séries dès leur développement. Comme La Faille qui avait été prévendue à ZDFE l’an dernier avant sa présentation à Series Mania. Les modèles d’affaires change tellement. Nous n’excluons rien.
Le Québec vend beaucoup de formats. Mais en achète peu. Par exemple comparer à la France. Pourquoi ?
Ma réponse est double. Nous avons d’abord la conviction que la créativité québécoise est forte. On ne peut pas le nier. Nous sommes aussi un petit marché. Pour pouvoir continuer à produire, nous avons besoin de faire rayonner nos talents et nous pouvons compter sur des auteurs solides. Donc de miser en priorité sur eux. Comme l'Israël ou la Scandinavie ont pu réussi à le faire, le Québec sait également produire du contenu original à des coûts maîtrisés.
Je dirais que, pour nous, la nécessité est la mère de l’invention !
Francois-Pier Pelinard-Lambert
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