France Télévisions adopte un plan de soutien pour les producteurs
Réuni en conseil d’administration, jeudi 2 avril, le groupe public a présenté des mesures pour aider la filière audiovisuelle, fragilisée par la crise sanitaire de Covid-19 qui frappe le pays et la planète toute entière. Les comptes de l’exercice 2019, à l’équilibre, ont en outre été validés.
Le conseil d’administration de France Télévisions s’est tenu jeudi 2 avril dans un contexte inédit de crise sanitaire. A cette occasion, il a salué "de façon unanime la réactivité de l’entreprise, tant en termes de protection des salariés, de continuité des antennes que d’adaptation des offres au service de l’information, de l’éducation, de la culture et du divertissement pendant le confinement", fait valoir le communiqué publié par le diffuseur à l’issue du conseil d’administration.
Face à cette crise qui "frappe l’ensemble de l’activité économique", France Télévisions a décidé d’apporter son soutien à la filière audiovisuelle. Lors du conseil d’administration, le groupe a présenté un plan de soutien destiné aux producteurs autour de quatre grands principes : La poursuite et la continuité des relations avec les fournisseurs de programmes, tant en matière administrative que concernant les échanges artistiques et éditoriaux ; un soutien à la trésorerie des sociétés de production indépendante, avec un raccourcissement des délais de paiement à 30 jours d’avril à juin ; un soutien à la finalisation des productions, à travers la prise en charge partielle des surcoûts de production externes justifiés par la suspension des activités et, enfin, la possibilité de négocier de nouveaux échéanciers ou d’éventuels avenants aux contrats en cours, pour une meilleure visibilité et pour les adapter aux conséquences de la crise.
Le conseil d’administration de France Télévisions a par ailleurs approuvé les comptes 2019 du groupe (l’ordre du jour initial) "à l’équilibre pour la cinquième année consécutive, conformément aux engagements de l’entreprise".
A 0,1 M€, le résultat d’exploitation "est positif pour la quatrième année consécutive" (0,4 M€ en 2018). Le bénéfice du groupe s’établit à 26,4 M€ (contre une perte de 89,3 M€ l’année précédente). Il inclue "un résultat exceptionnel de 19 M€ correspondant essentiellement à des plus-values réalisées sur la cession de certains biens immobiliers".
Ces résultats traduisent "la capacité de France Télévisions à poursuivre une gestion rigoureuse et à adapter sa structure de coûts dans un contexte de diminution des concours publics (-26 M€, à 2 491,3 M€ par rapport à 2018) et d’évolution numérique et technologique du marché de l’audiovisuel", fait valoir le diffuseur. Celui-ci estime en outre avoir "maintenu des ambitions éditoriales et stratégiques fortes avec une priorité donnée à l’information et un maintien des investissements dans la création audiovisuelle française à hauteur de 420,6 M€ et 60,3M€ dans le cinéma français, représentant ainsi plus de 50% de l’investissement total français"
Dans la même période, souligne le diffuseur, "l’offre régionale et ultramarine a été particulièrement renforcée avec des tranches d’information rallongées sur France 3, le lancement de 6 matinales communes avec France Bleu ainsi que la signature d’un pacte de visibilité des Outre-mer en Juillet 2019".
France Télévisions rappelle également que "de nouvelles offres numériques ont vu le jour avec Okoo et Lumni, tout en poursuivant le développement de France TV Slash". Pour rappel, Okoo, la plateforme des 3-12 ans a été lancée en décembre dernier avec l’ambition de se substituer à France 4, la chaîne jeunesse publique destinée à disparaître le 9 août prochain. La crise du coronavirus et le rôle stratégique jouée par son antenne dans le dispositif éducatif mis en place par France Télévisions depuis le 23 mars, suscite un regain d’espoir chez les professionnels et les politiques qui militent pour que le gouvernement revoit sa copie, le moment voulu.
Le chiffre d’affaires consolidé 2019 du groupe s’élève à 3 022,4 M€ (-2,1 % en un an). Outre la baisse des dotations publiques (mentionnée précédemment), les recettes publicitaires totales "sont en légère progression", à 392,5 M€, "portée par la stratégie commerciale de France Télévisions Publicité et les bonnes performances des offres". La fuite des annonceurs observée depuis le début du confinement et les estimations du manque à gagner publicitaire pour les chaînes hertziennes en avril (de l'ordre de 65% en moyenne), ajoutées au report de certains évènements sportifs sur les antenne du groupe (Roland-Garros en septembre, période pas forcément duplicable à juin pour les annonceurs), et les JO de Tokyo, à l'été 2021, devraient compliquer le chiffre d'affaires publicitaires de 2020.
"L’année 2019 s’inscrivant dans un contexte de diminution des ressources, le maintien de l’équilibre économique a été obtenu par la poursuite de l’effort de maîtrise des charges dans l’ensemble de ses activités et directions, incluant une nouvelle baisse de ses effectifs, qui ont ainsi diminué d’environ 10% depuis 2012", précise également le groupe public.
Dans ce contexte, l’offre pour les téléspectateurs et aux internautes "a néanmoins été préservée", estime-t-il. A 2 102,6 M€, le coût des programmes représente ainsi "toujours le poste essentiel des charges opérationnelles de l’entreprise, en ligne avec les priorités stratégiques de France Télévisions".
Emmanuelle Miquet
© crédit photo : France TélévisionsVous avez déjà un compte
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