Retour de "Candice Renoir" sur France 2 : analyse d'un succès
Dans un univers sériel ultra concurrentiel, les tribulations de la commandante sétoise de France 2 reviennent le 17 avril pour une saison 8. Dans un entretien, la coproductrice revient sur ce succès au long cours et donne quelques clés pour comprendre la longévité de ce polar.
Coproductrice, vous pilotez artistiquement Candice Renoir depuis la genèse du projet et sa première diffusion en avril 2013. Comment expliquez-vous le succès de la série ?
Caroline Lassa : Nous avons eu une bonne idée de départ avec cette ménagère qui mène l’enquête en résolvant des énigmes avec des détails de la vie quotidienne. Et la chance de faire rencontrer une auteure, Solen Roy Pagenault, un personnage et une comédienne. Nous avons auditionné tout Paris et dans la seconde, je savais qu’il n’y en avait qu’une ! Cécile Bois était mieux que ce que nous avions écrit. France Télévisions nous avait aussi demandé d’avoir dans ce polar un thème de société par épisode. Comme celle-ci évolue, ce souhait nous permet un renouvellement permanent de thématiques ou de sujets. Soit dans la résolution des crimes ou des fausses pistes. Je ne pense pas que les téléspectateurs le voient forcément, mais c’est une base puissante qui permet aussi de conserver une certaine modernité à la série.
Vous voyez d'autres raisons ?
Au fil des saisons, les seconds rôles ont aussi pris plus de corps et les aventures de cette troupe chorale enrichissent les seules aventures de l’héroïne. Nous avons aussi créée une troupe de comédiens et de scénaristes solide. Et même quand certains s’en vont, les nouveaux s’intégrent très bien comme en cette saison 8 l’acteur Christophe Ntakabanyura dans le rôle d’Ismaël.
Vous imaginiez un tel succès au long cours et de telles audiences stables ?
Franchement non. Je reconnais que, même dans mes espoirs les plus fous, je ne voyais pas Candice Renoir avoir une telle longévité. Nous dépassons toujours les cinq millions de téléspectateurs avec une part de la catch up qui prend de plus en plus d’importance.
Est-ce que la chaîne analyse régulièrement, la série, avec des sondages par exemple auprès des téléspectateurs ?
Je dirais que la chaîne nous fait confiance avec des remarques justifiées et bienveillantes.
L’équipe d’auteurs a évolué ?
Après l’équipe pilotée par Solen Roy Pagenault, cela a été au tour de Marc Kressmann. Et aujourd’hui Fabienne Facco, qui a repris cette saison 8, entourée de Thomas Fecchio, Marie Alice Gadea, Vincent Germain, Mariem Hamidat, Joel Nsita et Virginie Perez.
Vous avez aussi travaillé sur des épisodes spéciaux comme celui ou Candice Renoir enquêtait dans les années 70. En avez-vous d’autres en vue. Ou la mécanique de la série est si bien huilée qu’elle n’a pas besoin de ce type de "récréation" ?
Nous avons eu aussi Raphael Lenglet dans le corps de Cécile et vice versa. Cette année, nous faisons moins de pas de côté. Rien n’est dans le fantastique. Mais nous avons par exemple un double épisode, moins comédie, ou Candice est enlevée, rythmée par la musique de Vivaldi.
Quand on pilote un succès aussi bien installé, travaille-t-on à un moment ou un autre sur un spin-off par exemple, autour d’un personnage ?
Pour l’instant, ce n’est pas du tout à l’étude et nous ne nous sommes pas posés la question. Mais je ne dis jamais "jamais".
Vos budgets par épisode restent stables ?
Ils baissent partout. Les aides du CNC ont aussi baissé comme nous tournons beaucoup. Les aides régionales ont aussi diminués. Les ventes à l’export sont un apport (Candice Renoir est vendue dans 70 territoires, ndlr). Comme celles de 13ème Rue, de la RTBF et de la RTS qui proposent aussi la série.
A partir du 17 avril, France 2 proposera cette saison 8. Vous voyez combien d'autres saisons à l'horizon ?
Avec une équipe d’auteurs aujourd’hui dirigée par Fabienne Facco, lécriture de la saison 9 est en cours, avec une reprise envisagée des tournages en septembre. Nous aimerions bien tous faire une saison 10 si nous avons des choses à raconter. La balle est dans le camp de France Télévisions.
Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : France 2Vous avez déjà un compte
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