Le gouvernement n'écarte pas un maintien de France 4
La chaîne de télévision publique France 4, qui doit cesser d'émettre le 9 août, pourrait finalement être maintenue, compte tenu de l'utilité de ses programmes éducatifs et jeunesse pendant la crise du coronavirus, selon le ministre de la Culture Franck Riester.
"On ne sortira pas de la crise comme nous y sommes rentrés", a estimé le ministre jeudi sur France Inter. "Nous devons assurer que dans l'avenir, en linéaire, sur le poste de télévision" il continue à y avoir "des contenus jeunesse, des contenus éducatifs".
"J'ai demandé à Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, de nous dire quel serait le pacte d'engagement pour la jeunesse et les contenus éducatifs si France 4 était bien "éteint" au mois d'août ou, s'il devait y avoir une décision différente, quelle pourrait être la grille si France 4 était maintenue", a-t-il affirmé, précisant qu'aucune "décision définitive" ne serait prise avant la réponse du groupe d'audiovisuel public.
Depuis le début du confinement, la chaîne France 4 retransmet tous les jours de la semaine des cours enregistrés et dispensés par des enseignants du primaire, du collège et du lycée.
De nombreuses voix, dont plusieurs organisations professionnelles, se sont mobilisées pour le maintien de la chaîne depuis l’annonce de son arrêt. Récemment, le SPFA et la SACD ont salué le rôle joué par France 4 auprès des enfants durant le confinement, alors que le dispositif éducatif mis en place sur la période connaît un large succès.
Plusieurs députés LREM réclament le maintien de la chaîne. "France 4 a été capable de bousculer sa programmation, de créer de nouveaux programmes et d'attirer une audience forte", soulignait mercredi la députée et porte-parole LREM Aurore Bergé.
Le ministre de la Culture s’est également exprimé sur le projet de loi de réforme de l’audiovisuel public : "je souhaite que ce texte revienne". "Nous prendrons en compte des évolutions qui tiendront compte de la crise que nous traversons. Mais ce texte est important, car il a des dispositions essentielles de souveraineté culturelle, pour obliger les plateformes tels Netflix ou Disney de financer la création audiovisuelle et cinématographique française. Il prévoit aussi l’avenir de la télévision linéaire, sur le poste de télévision : on a bien vu dans cette période qu’elle était importante. Et c’est un texte qui prépare l’avenir de l’audiovisuel public : on a bien vu pendant cette période qu’il était essentiel. On a vu la capacité d’adaptation des contenus à la crise, avec des services innovants d’éducation, de culture, d’information, qui ont été reconnus par tous comme très utiles et appréciés."
En ce qui concerne le calendrier, Franck Riester a déclaré "cela dit, il y a des priorités, des priorités parlementaires qui sont définies par le Premier ministre en lien avec la majorité et le parlement, pour faire en sorte que bien évidemment s’il y a des textes très urgents qui doivent passer notamment pour la santé, la dépendance, nous verrons comment nous placerons ce projet de loi audiovisuel dans le calendrier."
Il a également souligné qu'il y aura "des conséquences financières à cette crise, ne serait-ce que par la baisse de la publicité qui frappe durement l’audiovisuel privé. Nous travaillerons aussi avec les responsables de l’audiovisuel public, avec le Parlement, à ce qu’on puisse donner les moyens à l’audiovisuel public de continuer à exercer ces missions." Concernant les plans d’économies demandés à l’audiovisuel public, le ministre de la Culture, a déclaré "nous allons regarder les conséquences financières de la crise sur l’audiovisuel public et nous en tirerons les conséquences avec le gouvernement et les directions de l’audiovisuel public."
Océane le Moal, avec AFP
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