Rencontre avec Thomas Bourguignon, coproducteur de la série "Réunions" sur France 2
Le cofondateur de Kwaï revient sur la création, le développement et les spéci-ficités du tournage de cette comédie familiale qui a commencé un beau parcours sur France 2. Entretien.
Réalisée par Laurent Dussaux, la série Réunions vient de démarrer sa diffusion sur France 2. Par sa soirée inaugurale, le 15 avril elle a enregistré une forte audience consolidée en première semaine de diffusion, soit 840 000 téléspectateurs supplémentaires à J+8, la plaçant à la seconde place avec 4,6 millions de téléspectateurs derrière Grey’s Anatomy (TF1). Produite par Thomas Bourguignon et Stéphanie Carrère, Réunions a pour scénaristes Isabelle Dubernet, Hélène le Gal, Eric Fuhrer, Nicolas Douay, Thomas Bourguignon, Jérôme Le Mest, Vladimir Haulet, Yannick Hervieu et Laurent Mondy. Cette production Kwaï a réuni Tabo Tabo Films et Tangor et reçu le soutien de la région Réunion en partenariat avec le CNC avec la participation de SG image développement 2017.La série a été tourné intégralement pendant l'été 2019 à la Réunion.
On peut dire que la genèse de Réunions a été longue…
Thomas Bourguignon : C’est en effet une série que a connu bien des métamorphoses. Nous avions tout d’abord répondu et été choisi après un appel d’offres de France Télévisions pour une série d’access le dimanche. C’était un 36X26 minutes. Mais la case n’a finalement pas été crée. Mais France 2 aimait le concept et la série et nous a demandé d’en faire un prime.
Comment le projet a t-il ensuite évolué ?
L’ADN comédie du projet a été conservé. Mais quand on passe en prime en 52 minutes, c’est passer de la 2D à la 3D. S’il reste quelques trames de la version d’origine, nous avons tout réécrit, personnages, situations et histoires. Un travail assez passionnant qui aura duré plus de quatre ans.
Quand vous avez posé les bases du 52 minutes, avez-vous raisonné de suite sur une multi saisonnalité avec des arches pour une saison 1, puis 2 puis 3 par exemple ?
En ayant déjà imaginé 36 épisodes dans la version 26 minutes, nous avions déjà un beau réservoir d’histoires. Dans cette première saison, nous avons voulu posé les personnages, lancé les trajectoires. Et nous avons évidemment plein de pistes pour une saison 2 si la chaîne le souhaite.
Est-ce que la série a-t-elle toujours été imaginée pour se dérouler à la Réunion ?
Dès le départ, le projet se passait à la Réunion. Dès que nous avons eu l’accord de la chaîne, nous sommes allés très vite sur l’île avec les auteurs pour voir comment se déroulait ce vivre ensemble de communautés multiples. Avec des repérages très en amont. Nous voulions montrer un endroit en France ou la diversité se vivait de façon harmonieuse avec différentes ethnies et religions qui cohabitent. C’est à la fois l’histoire d’une famille et d’une île. De plus, la Réunion, et Air Austral, nous ont beaucoup aidés à tous points de vue. C’est la plus grosse aide régionale que nous n’ayons jamais eu sur un projet. Nous avons beaucoup travaillé avec la région qui nous a aidés sur le casting, les techniciens locaux. Pour qu’il y ait un tissu industriel qui se forme là-bas dans la foulée d’un feuilleton comme Cut. Nous voulions continuer ce qu’ils avaient amorcé. Tout s’est remarquablement bien passé, mais cela demande un très long travail de préparation. Car à 10 000 kilomètres de distance, c’est forcément plus compliqué.
L’île à une typologie très particulière avec un relief varié…
Il y a en effet des endroits très isolés. Comme nous voulions tourner dans certains cirques, montrer ses forêts primaires, nous avons prévu des deuxièmes équipes. L’île est plus connue pour ses montagnes et son côté trek que ses plages. Il y a une variété exceptionnelle de paysages à disposition. Ses spécificités importantes ont fait qu’il y a toujours eu sur place Stéphanie Carrère, Matthias Herman, notre secrétaire général ou moi ont toujours été présents sur place pour répondre aux problèmes qui pourraient arriver.
Par rapport à un tournage dans l’hexagone, le fait de tourner outre-mer a-t-il rallongé vos délais de production ?
Nous avions dix jours par épisode. Donc nous sommes restés dans les mêmes eaux. Le fait, par exemple, de tourner beaucoup dans l’hôtel, cela nous a permis de faire beaucoup de minutage sur ce lieu. Et aussi de tourner ailleurs, entre autre grâce à la deuxième équipe. Nous avons eu aussi beaucoup de chance avec le temps.
Vous avez bénéficié d’un budget plus conséquent car vous tourniez hors de métropole ?
Non, nous avons eu un budget standard, malgré l’éloignement. Qui a été commencé par l’aide importante du département et de la région. Nous voulions une série qui soit belle à l’image. Le travail que le réalisateur Laurent Dussaux avait fait sur Fais pas ci, fais pas çà nous a donné envie qu’il fasse partie de cette aventure.
Quels enseignements retenez-vous de cette première saison. Et si vous poursuivez sur une saison 2, sur quelles bases repartirez-vous ?
Je pense que nous allons systématiser le principe d’une deuxième équipe. Cela a été un énorme bonus. Pour avoir encore plus de valeur de production à l’écran. Et ce côté exploration de l’île. Nous voudrions montrer encore plus le côté diversité de la Réunion et de raffiner encore plus les histoires autour des communautés présentes, comme celle des hindous par exemple.
Francois-Pier Pelinard-Lambert
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