Le Sedpa et TV France International réfléchissent à des mesures pour soutenir la distribution audiovisuelle
Le Sedpa s’inquiète des conséquences de la crise du Coronavirus sur la distribution audiovisuelle, et annonce mener une réflexion conjointe avec TV France International sur les mesures exceptionnelles qui pourraient être mises en place pour soutenir le secteur dans son ensemble.
"L’ensemble de la filière audiovisuelle subit aujourd’hui la crise du coronavirus, et les entreprises de distribution de programmes audiovisuels ne sont pas épargnées. Pour ces dernières, le Sedpa estime que les effets les plus importants de la crise devraient se manifester dès la fin de l’année 2020, avec une reprise difficile en 2021. Cette temporalité est propre au secteur de la distribution audiovisuelle.", explique le Syndicat des entreprises de distribution de programmes audiovisuels dans un communiqué.
Il alerte sur la "perspective d’une 'année blanche' pour les marchés audiovisuels français et internationaux." "L’absence totale de visibilité qui en découle place les distributeurs de programmes audiovisuels dans une position attentiste qui rend difficile à ce stade la mise en oeuvre d’une stratégie de crise. Rappelons aussi que l’annulation des marchés nuit directement à l’activité commerciale de la distribution qui repose sur la dimension humaine et la communication, les relations directes avec les acheteurs faisant partie intégrante du métier de distributeur."
Il ajoute que "sur le moyen-terme, le secteur de la distribution sera aussi impacté par l’arrêt des productions pendant le confinement, entraînant des retards sur le calendrier de livraisons des programmes dans un contexte déjà fortement concurrentiel. " et que les diffuseurs du monde entier "dont dépend en grande partie l’activité de vente internationale" vont rencontrer des difficultés financières. "Autant de causes qui entraîneront de lourdes conséquences économiques. Les entreprises de distribution de programmes audiovisuels font donc face à une incertitude concernant le volume de leur activité dans les mois à venir. Plus la crise sera longue, plus le risque de faillite sera important. La situation est préoccupante. Il existe en France une diversité de distributeurs, de genres et de typologies différents, mis en danger par cette crise. Nous devons préserver cette diversité à tout prix. Un soutien nécessaire pour un secteur essentiel."
Le Sedpa, dans "ce contexte particulier", a donc décidé avec TV France International "de mener conjointement une réflexion sur les mesures exceptionnelles qui pourraient être mises en place pour soutenir la distribution audiovisuelle dans son ensemble."
Le syndicat pense "tout d’abord que TV France International, outil unique en Europe, au service de la promotion de la distribution audiovisuelle, dont le soutien financier et logistique permet de saisir les opportunités économiques générées par le marché international, doit rester au plus proche des besoins des distributeurs. Après la crise, ces derniers vont devoir être encore plus proactifs pour relancer leur activité commerciale et auront besoin d’être davantage accompagnés."
Et selon lui "réfléchir dès à présent au renforcement des aides à l’export dans le contexte de crise semble indispensable pour encourager la reprise de l’activité des distributeurs".
Il place le doublage "comme l’un des chantiers prioritaires". "La constitution d’un portefeuille de doublages permet d’optimiser l’exploitation des programmes et accroît leur valeur patrimoniale. Nous avons d’ailleurs constaté que l’accès aux versions doublées des programmes pendant la crise a été un atout indéniable pour les entreprises concernées. Dès 2021, un soutien aux déplacements des distributeurs pour compenser les marchés audiovisuels annulés apparaît aussi comme essentiel" détaille-t-il.
En parallèle, le Sedpa "analyse avec attention les nouvelles dépenses liées au confinement, notamment la hausse des frais marketing sur le numérique. En tout état de cause, [il tient] à saluer l’engagement du CNC qui accompagne notre réflexion en cette période de crise inédite."
"Plus que jamais il est important de soutenir les distributeurs audiovisuels, maillons essentiels du secteur. Le distributeur est le garant de la circulation des œuvres sur le marché domestique et international, une circulation clé pour tous les acteurs de la filière audiovisuelle française qui en retirent des bénéfices économiques réels. Nous espérons qu’en cette période difficile, les programmes français pourront être mis en valeur par les diffuseurs français, afin de créer un cercle vertueux profitable pour tous", souligne-t-il.
Océane Le Moal
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