Tribune présidentielle 2022 - "Trois priorités pour une production audiovisuelle conquérante" (Spect)
Date de publication : 23/03/2022 - 10:00
À l'approche de l'élection présidentielle, Le film français propose aux organisations professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel de prendre la parole sur leurs attentes vis-à-vis du prochain quinquennat. Le syndicat des producteurs et créateurs indépendants de programmes audiovisuels (Spect) met en exergue trois priorités.
Le Spect a identifié de nombreux sujets majeurs pour l’avenir de la production audiovisuelle dans cette campagne éléctorale. Trois thématiques sont prioritaires :
L’avenir de l’audiovuel public
À l’heure où plusieurs candidats se positionnent en faveur d’un démembrement du service public audiovisuel et où le président candidat annonce la suppression de la « redevance », la défense d’un service public fort, indépendant et au financement sanctuarisé est primordiale. Au-delà de la contribution à l'audiovisuel public (CAP) à laquelle l’ensemble de la filière est collectivement très attachée, la mise en place d’un financement dynamique et pérenne est une absolue nécessité. Il en va de l’avenir de la filière audiovisuelle bien sûr, mais c’est plus globalement un véritable enjeu pour notre démocratie à l’heure des fake news et de la concentration des médias. Il suffit de regarder, par exemple, les programmes de flux de France Télévisions pour constater qu’ils ne sont pas de même nature que ceux des diffuseurs privés. Leur utilité, de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine, n’est plus à démontrer. Toutes les comparaisons européennes soulignent la modestie du financement de l’audiovisuel public français : 3,8 Md€ mais de 6,9 Md€ au Royaume-Uni et 9,5 Md€ en Allemagne. La CAP, qui n’est que de 138 €, atteint 340 € en Suisse, 300 € en Autriche, 173 € au Royaume-Uni et 153 € en Slovénie. Les financements doivent donc être à la hauteur des enjeux, sancturisés et flêchés en priorité vers les programmes, la raison d’être de audiovisuel public !
À l’heure où plusieurs candidats se positionnent en faveur d’un démembrement du service public audiovisuel et où le président candidat annonce la suppression de la « redevance », la défense d’un service public fort, indépendant et au financement sanctuarisé est primordiale. Au-delà de la contribution à l'audiovisuel public (CAP) à laquelle l’ensemble de la filière est collectivement très attachée, la mise en place d’un financement dynamique et pérenne est une absolue nécessité. Il en va de l’avenir de la filière audiovisuelle bien sûr, mais c’est plus globalement un véritable enjeu pour notre démocratie à l’heure des fake news et de la concentration des médias. Il suffit de regarder, par exemple, les programmes de flux de France Télévisions pour constater qu’ils ne sont pas de même nature que ceux des diffuseurs privés. Leur utilité, de la crise sanitaire à la guerre en Ukraine, n’est plus à démontrer. Toutes les comparaisons européennes soulignent la modestie du financement de l’audiovisuel public français : 3,8 Md€ mais de 6,9 Md€ au Royaume-Uni et 9,5 Md€ en Allemagne. La CAP, qui n’est que de 138 €, atteint 340 € en Suisse, 300 € en Autriche, 173 € au Royaume-Uni et 153 € en Slovénie. Les financements doivent donc être à la hauteur des enjeux, sancturisés et flêchés en priorité vers les programmes, la raison d’être de audiovisuel public !
La défense d’une production indépendante dynamique
Au-delà des spécifités du service public, le projet de fusion des groupes TF1 et M6 représente un risque systémique pour le tissu créatif des producteurs indépendants. La situation est particulièrement sensible pour les jeux, magazines et divertissements qui ne bénéficient pas d’obligations de production dans la réglementation française et qui voient en outre leurs deux premiers partenaires privés se rapprocher avec comme objectif une réduction des coûts et donc in fine un risque fort sur la qualité des programmes. Une partie de la production va se retrouver confrontée à une situation de monopole que l’arrivée des plateformes américaines ne compensera pas. Une meilleure prise en compte des spécificités de ce pan de la production par les pouvoirs publics s’avère aujourd’hui indispensable. Sans leur soutien il y a péril en la demeure.
Au-delà des spécifités du service public, le projet de fusion des groupes TF1 et M6 représente un risque systémique pour le tissu créatif des producteurs indépendants. La situation est particulièrement sensible pour les jeux, magazines et divertissements qui ne bénéficient pas d’obligations de production dans la réglementation française et qui voient en outre leurs deux premiers partenaires privés se rapprocher avec comme objectif une réduction des coûts et donc in fine un risque fort sur la qualité des programmes. Une partie de la production va se retrouver confrontée à une situation de monopole que l’arrivée des plateformes américaines ne compensera pas. Une meilleure prise en compte des spécificités de ce pan de la production par les pouvoirs publics s’avère aujourd’hui indispensable. Sans leur soutien il y a péril en la demeure.
Les formats originaux, vecteur de « soft power »
La mise à l’antenne de formats originaux développés par des producteurs indépendants, notamment pour le flux, représente un enjeu économique considérable. Ces formats constituent le premier marché mondial de l’audiovisuel (plus de 2 Md€ par an). Il est capital de relever le défi de l’international. Cela suppose de renforcer la dimension de recherche et développement dans la production française pour exposer les formats originaux français d’abord sur les antennes domestiques puis, dans un second temps, de les exporter davantage à l’international. Cette esprit de conquête doit permettre la mise en place d’un cercle vertueux qui profite aux producteurs mais aussi aux éditeurs, associés aux remontées de recettes et jouer un rôle dynamique dans la relance économique de la France.
La mise à l’antenne de formats originaux développés par des producteurs indépendants, notamment pour le flux, représente un enjeu économique considérable. Ces formats constituent le premier marché mondial de l’audiovisuel (plus de 2 Md€ par an). Il est capital de relever le défi de l’international. Cela suppose de renforcer la dimension de recherche et développement dans la production française pour exposer les formats originaux français d’abord sur les antennes domestiques puis, dans un second temps, de les exporter davantage à l’international. Cette esprit de conquête doit permettre la mise en place d’un cercle vertueux qui profite aux producteurs mais aussi aux éditeurs, associés aux remontées de recettes et jouer un rôle dynamique dans la relance économique de la France.
Florian Krieg
© crédit photo : Spect
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