Connext 2022 - Malin-Sarah Gozin, showrunneuse : "J’aime plier et mélanger les genres"
Date de publication : 10/10/2022 - 09:45
Productrice et showrunneuse, elle a créé notamment deux séries pour la VRT, Clan et Connie & Clyde et a écrit Tabula Rasa. Elle présente un nouveau projet à Connext, Dead End.
Comment êtes-vous devenue showrunneuse ?
J'ai commencé en tant que productrice et je suis passée au scénario lorsque l'idée de Clan m'est venue en tête. Pendant le développement et l'écriture de la série, la société de production Caviar et moi avons pensé que la mise en place d’un système de type showrunning américain pourrait être bénéfique. C’était une première en Belgique, tant sur le plateau que la salle de montage. Et ce mode de travail en équipe créative s'est avéré le meilleur moyen pour augmenter la qualité des fictions télévisées.
Clan, que vous avez créé, a été adapté pour Apple TV sous le titre de Bad sisters. Comment y avez-vous participé ?
Je suis montée à bord en tant que productrice exécutive et c’était une expérience fantastique. Je suis très reconnaissante à son autrice Sharon Horgan, qui joue également dans la série, de m'avoir permis de m'asseoir avec les auteurs lors des séances de brainstormings. En tant que productrice exécutive, j'ai pu suivre les différentes étapes des scripts et des montages. C'était génial de passer autant de temps avec mes personnages en les voyant se transformer peu à peu en une famille irlandaise tragiquement drôle. (Clan suit quatre soeurs devenues très proches depuis la mort prématurée de leurs parents. Mais la cinquième est mariée à un homme détestable. Les autres sœurs décident donc d’éliminer ce dernier. Mais entre penser à un meurtre et le commettre, il y a un monde. Or les sœurs ne sont pas douées en la matière. ndlr)
Vous avez également été impliquée dans le remake britannique de Professor T mais sans avoir écrit la série flamande originale ?
En effet elle a été créée et écrite par Walter Piedfort, mais j'ai été impliquée dans le remake britannique. En tant que productrice exécutive pour Caviar, j'ai travaillé avec Walter Iuzzolino sur le découpage de la première saison de la série pour ITV et je l'ai ensuite coécrite avec Matt Baker.
Avez-vous une méthode de travail particulière ?
Je commence généralement par une idée qui s’impose et dont je n’arrive pas à me défaire. Je lui laisse le temps de se développer afin de savoir où je peux aller. Pas seulement en termes d'intrigue - où cela va-t-il finir - mais aussi en termes d'histoire : qu'est-ce que je veux vraiment raconter ? Quel aspect spécifique de la vie ai-je envie de partager avec mes semblables ? Et quel est le moyen idéal de le faire passer (genre, style, ton) ? Cela me sert de boussole pour tout ce qui vient ensuite. Ensuite il faut être capable d'inspirer un groupe de personnes créatives et pouvoir former une véritable équipe, où chacun apporte sa contribution, que ce soit sur le plateau ou la salle de montage. Et à partir de là, la magie opère. Mais je garde toujours l’œil sur ma boussole.
Vous venez à Connext avec un nouveau projet de série, Dead End. Comment le présentez-vous ?
Il s'agit d'une comédie sombre et mystérieuse sur Ed Bex, un conseiller en matière de deuil qui a un don particulier. Il a l'étrange capacité de retracer dans les moindres détails les derniers moments de la vie d'un être cher. Lorsque des corps avec des organes manquants commencent à apparaître en ville, la police fait appel à Ed pour reconstituer les dernières heures des victimes. Mais l'utilisation de ce don si particulier le plonge dans une crise existentielle, dont va aussi pâtir son couple. La série aura une ambiance visuelle unique, que je qualifierai d’épicurienne. Car Dead End réunit mon amour de la fiction et ma passion pour la nourriture. Et j'ai l'occasion d'écrire avec Brett Baer et Dave Finkel, deux auteurs incroyablement talentueux que j'ai rencontrés en travaillant sur Bad Sisters.
Qu'attendez-vous de cette édition de Connext ?
Nous espérons que des partenaires nous rejoindront pour compléter le puzzle du financement. En dehors de cela, Connext permet de faire le point sur ce qui se passe en Flandre en matière de créativité, dans le secteur du cinéma et de la télévision. Notre audiovisuel est devenu un produit d'exportation exceptionnel, les coproductions sont florissantes et les récits s’inscrivent dans des dimensions internationales. Sur le plan créatif, nous vivons une époque fascinante, même si le financement est devenu plus difficile en ces temps incertains traversés par la crise. Autant de raisons de se réunir et de faire bouger les choses.
Avez-vous d'autres projets en cours ?
Mon pipeline créatif est généralement très encombré. Dead End me trottait dans la tête avant même que Tabula Rasa ne soit réalisé. A présent il y a un autre concept télévisuel cool qui attend impatiemment son tour dans un coin de mon cerveau. Pour l'instant, Dead End a la priorité mais, en marge, je continue à travailler sur des longs métrages.
Parmi les séries que vous avez créées, en préférez-vous une plus les autres ?
Pas vraiment. C'est un peu comme si l'on vous demandait de désigner votre enfant préféré. Ils sont tous différents et je les aime pour toutes sortes de raisons. J'ai toujours envie de faire quelque chose d’autre, de relever de nouveaux défis. Ce que je préfère, c’est de plier et mélanger les genres. Celui de Dead End me rappelle d’ailleurs Clan, tout en traitant d’un thème très différent. Clan a été écrit en 2012, avant les mouvements Time's up et Me too et était plutôt avant-gardiste. D'une certaine manière, Dead End sera tout aussi pertinent, cette fois d’un point de vue écologique. Je pense même que c’est une histoire d’une importance vitale, que je dois raconter maintenant.
J'ai commencé en tant que productrice et je suis passée au scénario lorsque l'idée de Clan m'est venue en tête. Pendant le développement et l'écriture de la série, la société de production Caviar et moi avons pensé que la mise en place d’un système de type showrunning américain pourrait être bénéfique. C’était une première en Belgique, tant sur le plateau que la salle de montage. Et ce mode de travail en équipe créative s'est avéré le meilleur moyen pour augmenter la qualité des fictions télévisées.
Clan, que vous avez créé, a été adapté pour Apple TV sous le titre de Bad sisters. Comment y avez-vous participé ?
Je suis montée à bord en tant que productrice exécutive et c’était une expérience fantastique. Je suis très reconnaissante à son autrice Sharon Horgan, qui joue également dans la série, de m'avoir permis de m'asseoir avec les auteurs lors des séances de brainstormings. En tant que productrice exécutive, j'ai pu suivre les différentes étapes des scripts et des montages. C'était génial de passer autant de temps avec mes personnages en les voyant se transformer peu à peu en une famille irlandaise tragiquement drôle. (Clan suit quatre soeurs devenues très proches depuis la mort prématurée de leurs parents. Mais la cinquième est mariée à un homme détestable. Les autres sœurs décident donc d’éliminer ce dernier. Mais entre penser à un meurtre et le commettre, il y a un monde. Or les sœurs ne sont pas douées en la matière. ndlr)
Vous avez également été impliquée dans le remake britannique de Professor T mais sans avoir écrit la série flamande originale ?
En effet elle a été créée et écrite par Walter Piedfort, mais j'ai été impliquée dans le remake britannique. En tant que productrice exécutive pour Caviar, j'ai travaillé avec Walter Iuzzolino sur le découpage de la première saison de la série pour ITV et je l'ai ensuite coécrite avec Matt Baker.
Avez-vous une méthode de travail particulière ?
Je commence généralement par une idée qui s’impose et dont je n’arrive pas à me défaire. Je lui laisse le temps de se développer afin de savoir où je peux aller. Pas seulement en termes d'intrigue - où cela va-t-il finir - mais aussi en termes d'histoire : qu'est-ce que je veux vraiment raconter ? Quel aspect spécifique de la vie ai-je envie de partager avec mes semblables ? Et quel est le moyen idéal de le faire passer (genre, style, ton) ? Cela me sert de boussole pour tout ce qui vient ensuite. Ensuite il faut être capable d'inspirer un groupe de personnes créatives et pouvoir former une véritable équipe, où chacun apporte sa contribution, que ce soit sur le plateau ou la salle de montage. Et à partir de là, la magie opère. Mais je garde toujours l’œil sur ma boussole.
Vous venez à Connext avec un nouveau projet de série, Dead End. Comment le présentez-vous ?
Il s'agit d'une comédie sombre et mystérieuse sur Ed Bex, un conseiller en matière de deuil qui a un don particulier. Il a l'étrange capacité de retracer dans les moindres détails les derniers moments de la vie d'un être cher. Lorsque des corps avec des organes manquants commencent à apparaître en ville, la police fait appel à Ed pour reconstituer les dernières heures des victimes. Mais l'utilisation de ce don si particulier le plonge dans une crise existentielle, dont va aussi pâtir son couple. La série aura une ambiance visuelle unique, que je qualifierai d’épicurienne. Car Dead End réunit mon amour de la fiction et ma passion pour la nourriture. Et j'ai l'occasion d'écrire avec Brett Baer et Dave Finkel, deux auteurs incroyablement talentueux que j'ai rencontrés en travaillant sur Bad Sisters.
Qu'attendez-vous de cette édition de Connext ?
Nous espérons que des partenaires nous rejoindront pour compléter le puzzle du financement. En dehors de cela, Connext permet de faire le point sur ce qui se passe en Flandre en matière de créativité, dans le secteur du cinéma et de la télévision. Notre audiovisuel est devenu un produit d'exportation exceptionnel, les coproductions sont florissantes et les récits s’inscrivent dans des dimensions internationales. Sur le plan créatif, nous vivons une époque fascinante, même si le financement est devenu plus difficile en ces temps incertains traversés par la crise. Autant de raisons de se réunir et de faire bouger les choses.
Avez-vous d'autres projets en cours ?
Mon pipeline créatif est généralement très encombré. Dead End me trottait dans la tête avant même que Tabula Rasa ne soit réalisé. A présent il y a un autre concept télévisuel cool qui attend impatiemment son tour dans un coin de mon cerveau. Pour l'instant, Dead End a la priorité mais, en marge, je continue à travailler sur des longs métrages.
Parmi les séries que vous avez créées, en préférez-vous une plus les autres ?
Pas vraiment. C'est un peu comme si l'on vous demandait de désigner votre enfant préféré. Ils sont tous différents et je les aime pour toutes sortes de raisons. J'ai toujours envie de faire quelque chose d’autre, de relever de nouveaux défis. Ce que je préfère, c’est de plier et mélanger les genres. Celui de Dead End me rappelle d’ailleurs Clan, tout en traitant d’un thème très différent. Clan a été écrit en 2012, avant les mouvements Time's up et Me too et était plutôt avant-gardiste. D'une certaine manière, Dead End sera tout aussi pertinent, cette fois d’un point de vue écologique. Je pense même que c’est une histoire d’une importance vitale, que je dois raconter maintenant.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : Sam Sisk
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