Festival de la Fiction 2023 - Compétition officielle : focus sur "Un destin inattendu"
Date de publication : 14/09/2023 - 09:20
Un destin inattendu, destiné à France 2, une coproduction entre Mother Production et So Mad Productions est l’un des neuf unitaires en compétition cette année à La Rochelle. Directement inspiré du fabuleux destin de Sonia Rolland, elle est ici à la fois auteure, réalisatrice pour la première fois et co-productrice. Elle revient sur cette aventure alors qu’elle démarre dans quelques jours un film d’auteur comme actrice entre la Belgique et le Rwanda.
Premier téléfilm en tant que réalisatrice de Sonia Rolland, il est très inspiré de son parcours personnel. Le scénario, qu’elle a coécrit avec Fadette Drouard, est l’histoire de Nadia. Une jeune fille de 18 ans, métisse d’origine rwandaise, vit avec sa famille dans une petite ville de Nouvelle Aquitaine. Recalée d'une possible carrière de basketteuse pour son mauvais caractère, elle est poussée par son père et ses amis à s’inscrire au concours de Miss Poitou-Charentes. Sans y croire…Pour incarner Nadia, l’ex Miss France qui a déjà réalisé des documentaires, a choisi Esther Rollande (Les meilleures de Marion Desseigne-Ravel), qui donne ici la réplique à Clémentine Célarié, Thierry Godard et Mata Gabin. Le tournage, entre la Charente, l’Île de la Réunion et l’Île-de-France, a eu lieu entre le 31 octobre et le 2 décembre 2022. Destiné à France 2, Un destin inattendu est une coproduction déléguée, signée Harold Valentin et Simon Trouilloud pour Mother Production et Amanda Herzberg pour So Mad Productions.
Quand on raconte sa propre histoire, il y a deux options : soit c’est un sujet si proche qu’on le confie à quelqu’un d’autre. Soit on le raconte soi-même. Comment avez-vous naviguée entre ses deux options ?
Je pense que j’étais la personne la mieux placée pour raconter avec beaucoup de véracité ce qui se passait dans la tête des Miss. Et j’avais en même temps envie de me dépasser de mon histoire. Une bascule s’est faite quand la région Nouvelle Aquitaine et le département de la Charente ont donné leurs accords pour la validation du projet. Le personnage n’était plus Miss Bourgogne, mais Miss Poitou-Charentes. J’ai commencé à vouloir garder des choses de mon parcours, tout en me détachant d’autres. Mais en gardant une vérité dans le propos. Cela m’a permis de rendre l’objet plus universel.
Je pense que j’étais la personne la mieux placée pour raconter avec beaucoup de véracité ce qui se passait dans la tête des Miss. Et j’avais en même temps envie de me dépasser de mon histoire. Une bascule s’est faite quand la région Nouvelle Aquitaine et le département de la Charente ont donné leurs accords pour la validation du projet. Le personnage n’était plus Miss Bourgogne, mais Miss Poitou-Charentes. J’ai commencé à vouloir garder des choses de mon parcours, tout en me détachant d’autres. Mais en gardant une vérité dans le propos. Cela m’a permis de rendre l’objet plus universel.
On peut alors dire que c’est une libre adaptation à partir de faits réels ?
C’est exactement cela.
Comment avez-vous rencontré et choisi votre co-scénariste Fadette Drouard, quelqu’un qui ait à la fois la bonne distance. Mais qui soit fidèle à votre parcours ?
J’avais démarré l’écriture de ce projet avec Emmanuel Poulain-Arnaud qui est lui-même réalisateur. Il avait moins de temps disponible, mais il avait déjà travaillé la base avec moi, ce qui nous a permis d’avancer. A l’époque, j’étais produite par EuropaCorp et c’était un projet destiné au cinéma. C’est Jalil Lespert qui m’a conseillé de travailler avec Fadette. J’avais besoin d’un regard neuf alors que j’étais bloqué sur certains points. Cela a été de suite un coup de foudre professionnel. Nous sommes toutes deux très attachées au territoire qui est le nôtre. Elle m’a apporté plein de choses intéressantes. C’est un vrai Rubik’s cube tout étant toutes deux très intuitives.J’ai trouvé mon binome décriture.
Le projet a donc connu deux changements majeurs. De film, il est devenu unitaire. Et vous réalisez votre première fiction ?
On est passé d’un film de cinéma avec une économie de cinéma à un téléfilm avec un budget de téléfilm. Pour la réalisation, j’ai eu la chance d’avoir comme première assistante Prune Brachet. J’ai été remarquablement entourée. François Hitter, le conseiller des programmes de France Télévisions qui m’a suivi sur ce projet, est le conseiller artistique que l’on souhaite avoir pour des conseils d’envergure. Il a eu de la profondeur et du sens. Avec mon producteur Harold Valentin, j’ai pu faire une coproduction. Sur Un destin inattendu, j’ai trois casquettes : auteure, réalisatrice et co-productrice. Ce qui a été formidable, c’est que tout le monde a pris ce film à bras le corps.
On est passé d’un film de cinéma avec une économie de cinéma à un téléfilm avec un budget de téléfilm. Pour la réalisation, j’ai eu la chance d’avoir comme première assistante Prune Brachet. J’ai été remarquablement entourée. François Hitter, le conseiller des programmes de France Télévisions qui m’a suivi sur ce projet, est le conseiller artistique que l’on souhaite avoir pour des conseils d’envergure. Il a eu de la profondeur et du sens. Avec mon producteur Harold Valentin, j’ai pu faire une coproduction. Sur Un destin inattendu, j’ai trois casquettes : auteure, réalisatrice et co-productrice. Ce qui a été formidable, c’est que tout le monde a pris ce film à bras le corps.
Il y avait un autre pari, c’était choisir qui allait vous incarner ?
Physiquement, elle ne me ressemblait pas. Mais Esther Rollande a de suite dégagée une énergie et un mimétisme qui ont été hyper favorable au film. Je l’appelle le Stradivarius, car elle est capable de tout faire. Elle n’avait pas peur. Et moi non plus. Cela m’a permis de faire face à des acteurs du calibre de Clémentine Celarié ou de Thierry Godard. Etre comédienne m’a permis aussi de trouver mon langage avec chacun d’entre eux. Quand on est bien entouré techniquement le travail est de savoir diriger.
Physiquement, elle ne me ressemblait pas. Mais Esther Rollande a de suite dégagée une énergie et un mimétisme qui ont été hyper favorable au film. Je l’appelle le Stradivarius, car elle est capable de tout faire. Elle n’avait pas peur. Et moi non plus. Cela m’a permis de faire face à des acteurs du calibre de Clémentine Celarié ou de Thierry Godard. Etre comédienne m’a permis aussi de trouver mon langage avec chacun d’entre eux. Quand on est bien entouré techniquement le travail est de savoir diriger.
Vous avez toujours progressé là on ne vous attend pas. De vos documentaires à ce film ?
Mon parcours n’a été parsemé que d’embûches. Je vais aussi là ou les gens ne m’attendent pas car ils ne savent pas qui je suis. Cet étonnement me motive.
Mon parcours n’a été parsemé que d’embûches. Je vais aussi là ou les gens ne m’attendent pas car ils ne savent pas qui je suis. Cet étonnement me motive.
Vous êtes aujourd’hui à la tête d’une série de France 2, Tropiques criminels, très populaire en France et à l’étranger. Qu’est ce que cela a changer pour vous ?
Cette série était un projet très important pour moi. 60% des protagonistes sont issus de la diversité. Et je crois que le public aime cette complexité du personnage, une métisse martiquaise, mais parisienne dont on ne connaît pas les origines. Le public aime la complexité de Melissa Sainte. C’est une série solaire, mais on parle des choses sans ménagement. Je dis toujours aux auteurs « N’ayez peur de rien car Beatrice (de la Boulaye) et moi nous n’avons peur de rien ». Depuis Lea Parker, tous les projets dans lesquels j’ai été des succès, même inattendus.
Cette série était un projet très important pour moi. 60% des protagonistes sont issus de la diversité. Et je crois que le public aime cette complexité du personnage, une métisse martiquaise, mais parisienne dont on ne connaît pas les origines. Le public aime la complexité de Melissa Sainte. C’est une série solaire, mais on parle des choses sans ménagement. Je dis toujours aux auteurs « N’ayez peur de rien car Beatrice (de la Boulaye) et moi nous n’avons peur de rien ». Depuis Lea Parker, tous les projets dans lesquels j’ai été des succès, même inattendus.
Vous démarrez dans quelques jours, Entre deux, le nouveau long de Jonas D’Adesky?
C’est une aventure qui me ramène au Rwanda. J’y incarne une basketteuse d’une équipe belge qui va être draftée pour aller jouer dans l’équipe nationale du Rwanda. Elle va se confronter à une histoire familiale qu’elle n’a pas voulu affronter. C’est un Entre deux. Un terme de basket, mais aussi être entre deux eaux. Ce long-métrage est produit par Néon Rouge, Tact Production et Karekezi Film Production. Le film est soutenu par Screen Brussels et Canal+. Un distributeur français est en discussion.
Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : France Télévisions - Mother Production - Somad Productions - AT-Prod - RTBF
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