Festival de la Fiction 2023 – Le CNC prend le pouls de la fiction en France
Date de publication : 14/09/2023 - 08:50
Comme chaque année à La Rochelle, le CNC a dressé un bilan de santé de la fiction audiovisuelle française et ses perspectives.
Après une année 2021 historique en termes de production aidée portée par un effet de rattrapage (1 314 heures), l'exercice 2022 s'inscrit également dans une dynamique très importante. 1 083 heures de fiction aidée par le CNC sont recensées, soit le 2e niveau le plus haut enregistré jusqu'ici.
Concernant l'année 2023, il faudra voir si la France suit la tendance mondiale marquée par un fléchissement des commandes de séries depuis le 3e trimestre 2022. Si le niveau de commandes reste encore supérieur à celui prépandémique, Ampere Analysis relève une tendance baissière dans le monde. Les commandes de séries des services VàDA enregistrent ainsi un recul annuel de 12% au premier trimestre 2023. Même constat pour les chaînes linéaires avec un volume de commandes en baisse de 20%.
Concernant l'année 2023, il faudra voir si la France suit la tendance mondiale marquée par un fléchissement des commandes de séries depuis le 3e trimestre 2022. Si le niveau de commandes reste encore supérieur à celui prépandémique, Ampere Analysis relève une tendance baissière dans le monde. Les commandes de séries des services VàDA enregistrent ainsi un recul annuel de 12% au premier trimestre 2023. Même constat pour les chaînes linéaires avec un volume de commandes en baisse de 20%.
Une part record pour les préventes ou apports en coproduction étrangers
Dans son étude, le CNC souligne que 613 heures ont été financées avec des partenaires étrangers en 2022, soit 56,5% du volume de fiction. Cette part enregistre une hausse constante depuis dix ans et atteint aujourd'hui un niveau record. En 2013, elle s'établissait à 37,9%.
Dans son étude, le CNC souligne que 613 heures ont été financées avec des partenaires étrangers en 2022, soit 56,5% du volume de fiction. Cette part enregistre une hausse constante depuis dix ans et atteint aujourd'hui un niveau record. En 2013, elle s'établissait à 37,9%.
En 2022, les coproductions internationales constituaient 35% des fictions aidées, là encore un record. Sans surprise, la Belgique est le partenaire privilégié avec 50 projets audiovisuels.
Diffuseurs-producteurs, encore et toujours indispensables
Les diffuseurs et producteurs constituent de manière constante autour de 80 % du financement de la fiction. La part des producteurs ne cesse de prendre de l'ampleur depuis 2015 et s'établit désormais à 19,8% en 2022 (9% en 2015). Cette part est liée à la hausse du volume des feuilletons quotidiens produits en interne par les filiales des diffuseurs. A noter que cette part des producteurs est partiellement couvert par le crédit d'impôt audiovisuel.
Diffuseurs-producteurs, encore et toujours indispensables
Les diffuseurs et producteurs constituent de manière constante autour de 80 % du financement de la fiction. La part des producteurs ne cesse de prendre de l'ampleur depuis 2015 et s'établit désormais à 19,8% en 2022 (9% en 2015). Cette part est liée à la hausse du volume des feuilletons quotidiens produits en interne par les filiales des diffuseurs. A noter que cette part des producteurs est partiellement couvert par le crédit d'impôt audiovisuel.
Côté diffuseurs, en excluant les plateformes mondiales, leur part dans le financement de la fiction s'élève à 56,8%, soit le plus bas niveau historique. En intégrant les plateformes, elle atteint 61,9% (contre 70,5 % en 2013). Netflix, Prime Video et Disney+ ont donc permis d'atténuer cette baisse. Ces plateformes mondiales ont contribué au financement de 9 œuvres pour un total de 44 M€ en 2022 dans le cadre du Fonds de soutien aux plateformes (FSP).
En 2022, le CNC constate un "effritement" de la part des chaînes gratuites. Elles représentent 81% des apports diffuseurs soit 4,8 points de moins qu'en 2021. En termes d'investissements dans la fiction aidée, France TV reste le premier diffuseur malgré un recul des apports (252,9 M€ en 2022 contre 319,4 M€ en 2021). Ce recul est également perceptible chez TF1, deuxième diffuseur (149,7 M€ contre 193,2 M€ il y a un an).
Explosion des dépenses de productions étrangères
En 2022, 97,2% des dépenses de production de fiction ont été réalisées en France, contre 95,6% il y a un an. Il s'agit ici d'un niveau historique.
Autre record en 2022 : le niveau de dépenses en France des projets de fiction bénéficiaires du crédit d'impôt international. Elles s'élèvent à 323 M€, soit 65% de plus qu'en 2021 et trois fois plus qu'en 2019. La raison de cette flambée des dépenses : les fictions originales des services de VàDA à l'image de The New Look, The Grand Master : Franklin in Paris (Apple TV+), Murder Mystery 2 (Netflix).
Diffusion TV : l'hégémonie des fictions françaises se poursuit
Depuis 2017, la fiction française ne cesse de renforcer sa présence en prime time. En 2022, 55% de l'offre de fiction en première partie de soirée était française. A l'inverse, l'offre de fiction américaine a elle chuté de 60% en dix ans.
Comme 2021, la fiction française détient les 100 meilleure audiences prime des chaînes historiques en 2022. L’audience moyenne d’une soirée de fiction en 2022 est de 3,6 millions pour une fiction française. Cette tendance ne semble pas prêt de s'arrêter puisque qu'au premier semestre 2023, le 50 meilleures audiences fiction sont réalisées par des productions françaises. Sur cette période, HPI sur TF1 enregistre à nouveau la meilleure audience de la fiction (10,4 millions de téléspectateurs).
Comme 2021, la fiction française détient les 100 meilleure audiences prime des chaînes historiques en 2022. L’audience moyenne d’une soirée de fiction en 2022 est de 3,6 millions pour une fiction française. Cette tendance ne semble pas prêt de s'arrêter puisque qu'au premier semestre 2023, le 50 meilleures audiences fiction sont réalisées par des productions françaises. Sur cette période, HPI sur TF1 enregistre à nouveau la meilleure audience de la fiction (10,4 millions de téléspectateurs).
Le CNC relève un renouvellement de l'offre toujours important en 2022 avec 29 nouvelles séries françaises sur les chaînes historiques (31 en 2021). 21 sont des créations originales, 8 des adaptations.
La fiction proposée en prime time est regardée par un public à l’âge moyen de 61 ans, contre 42 ans pour la population française (4 ans et plus). Pour rajeunir ce public, les chaînes historiques ont recours à la plateformisation de leur offre (TVR, contenus exclusifs et adaptées sur les plateformes…). France Télévisions demeure le groupe le plus actif en production originale française destinée à sa plateforme avec 7,9 M€ d'investissements en 2022, soit 3,1% des apports totaux du groupe. 11 séries et 1 unitaire français financés en 2022 pour france.tv. Avec des résultats à la clé ! Les lancements de Normal People et Chair tendre (en photo) cumulent respectivement 3,2M et 2,6M de vidéos vues en 2022.
VàDA : une présence grandissante
Côté VàDA, la fiction française commence petit à petit à se faire une place. En l'espace de cinq ans, le nombre de titres français disponibles en VàDA a été multiplié par 5 pour atteindre 798 œuvres en 2022. Le nombre de productions originales tricolores reste en revanche très faible (4,2% de la fiction originale).
Cette présence plus importante est notamment visible chez Netflix. 25 séries françaises sont ainsi sorties en 2022 sur la plateforme contre 9 en 2021. 4 sont des œuvres originales (Drôle, Les 7 vies de Léa, Détox, Notre-Dame, la part du feu). Prime Video proposait, elle, 22 séries françaises (25 en 2021) et Disney +, 25 (31 en 2021).
Une féminisation progressive du secteur
Le CNC a également abordé les chiffres de l'emploi dans la fiction via les données d'Audiens. Sont recensés 41 243 salariés dans des sociétés de production de fiction audiovisuelle pour une masse salariale totale de 278 M€. L'entrée en production de trois feuilletons au cours des dix dernières années (Demain nous appartient, Un si grand soleil et Ici tout commence) avait considérablement dynamisé le marché de l'emploi qui désormais se stabilise. Un marché sous tension sur certains postes (es scénaristes, chefs de postes, administrateurs de production…) au regard des nombreuses demandes nationales et internationales.
Audiens note par ailleurs une légère hausse de la part de femmes dans le secteur de la production depuis 10 ans (44,4% en 2022 contre 41,6% en 2013). Cette croissance est beaucoup plus prononcée pour les techniciens intermittents (44,1% de femmes en 2022, soit 6,3 points de plus qu'en 2013). Chez les techniciens cadres, cette part est en hausse de 3,6 points à 37,9%.
Le CNC observe également une part de plus en plus importante de femmes au niveau de la réalisation. En 2022, 190 femmes ont écrit ou réalisé des œuvres de fiction, soit 40,5 % des équipes de réalisation-écriture. La part des réalisatrices est en hausse de 14 points par rapport à 2019, grâce notamment aux œuvres commandées par les chaînes du service public.
Florian Krieg
© crédit photo : Jerico TV
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