
Séries Mania 2025 - Compétition française - Focus sur la série "Intraçables"
Date de publication : 25/03/2025 - 08:00
Le service public suisse, la RTS, et TF1 se sont associés pour ce thriller familial événement, qui a ouvert la compétition française à Lille. Produit par Akka Films et Empreinte digitale, il s'agit d'un 6x52'. Rencontre avec son producteur français, Thomas Saignes.
La série a été créée par les auteurs suisses Ami Cohen et Raphaël Meyer, accompagnés artistiquement par Louis Farge (Follow, Culte) qui a réalisé les épisodes 1, 2 et 5. Le réalisateur suisse Luc Walpoth a réalisé lui les épisodes 3, 4 et 6. Ami Cohen, Raphaël Meyer, Mathilde Arnaud et France Ortelli ont signé le scénario. Autour de Sofia Essaïdi, sont réunis Alexis Michalik, Arcadi Radeff et Irène Jacob. Voici le synopsis : il y a 5 ans, Giulia a perdu son mari, David, dans un tragique accident. Depuis, elle a tout fait pour se reconstruire. Son quotidien est désormais rythmé par son nouveau travail, sa relation difficile avec son fils, et cette cicatrice qui continue de la brûler de temps en temps… Un soir, un inconnu monte à l’arrière de son taxi. Giulia reconnaît son visage et se souvient de tout un pan de l’accident qu’elle avait oublié…Elle se lance alors dans une quête vertigineuse pour la vérité... alors qu'un mystérieux hackeur s'acharne à la faire taire. Pour échapper à cet ennemi fantôme, Giulia est forcée de fuir avec son fils et de se mettre en état de "mort numérique"...
La série est produite par Akka Films (Philippe Coeytaux) Empreinte Digitale (Thomas Saignes) pour la RTS et TF1. Elle est vendue sous le titre de Log-out par Federation Studios.
Intraçables est un road movie, sur fond de thriller technologique, réunissant la France et la Suisse. Comment s'est dessiné cette coproduction entre le service public suisse, la RTS, et la première chaîne privée française, TF1 ?
Intraçables est un road movie, sur fond de thriller technologique, réunissant la France et la Suisse. Comment s'est dessiné cette coproduction entre le service public suisse, la RTS, et la première chaîne privée française, TF1 ?
Thomas Saignes : Je suis un grand fan du road movie, Sofia Essaïdi préfère parler de traque et d’itinérance. Le projet a la nature hybride d’une coproduction. Intraçables est d’abord un projet suisse, écrit par des auteurs suisses et financé par la RTS. Les hasards de la vie ont fait que les arcs narratifs de la série ont été écrits chez Empreinte Digitale, avant même mon arrivée au sein du le groupe. Après ma prise de fonction, mon premier rendez-vous a été avec Philippe Coeytaux de Akka Films. Avec l’argent de la RTS, le pilote et les épisodes ont été écrits et, en parallèle, j’ai cherché des partenaires. Ce projet est vraiment hybride. C'est aussi bien un drame familial qu'un thriller low tech doublé d’une sorte de road movie. Cette pluralité a généré l'intérêt de beaucoup d'acteurs comme des plateformes, Canal + ou Arte. C’est TF1 qui, en premier, a foncé.
Comment le réalisateur Louis Farge est arrivé sur la série ?
T.S : J’avais déjà travaillé avec lui sur la série Cuisine Interne pour 13ème Rue. Il y avait une question de patte. Le projet avait donc cet aspect hybride, avec une narration très singulière. Nous voulions donc quelque chose de très stylé tout respectant les codes de Louis. C’est son grand talent d’avoir, dans chacune de ses séries, une patte identifiable, tout en répondant aux demandes des diffuseurs.
Quels étaient les souhaits de TF1 et de la RTS ?
T.S : Il y avait de l’ADN propre à chaque chaîne, avec un enjeu familial fort, une mère qui veut se reconnecter avec son fils, et un thriller où la tension est maintenue dans chaque épisode, ce qui correspondait à l’univers de TF1. En plus de ces éléments, la nature et la réalité suisse étaient au cœur des souhaits de la RTS. Les deux chaînes avaient également envie de collaborer. Pour TF1, il y avait un autre critère : il fallait une actrice très connue, et Sofia, qui cherchait un projet premium, était un game-changer.
L’autre particularité de cette production est son côté fluide alors que les coproductions peuvent avoir la réputation d’être difficile à monter ?
T.S : Cela a été un mariage heureux. Françoise Major de la RTS et Sophie Levault de TF1 dirigent deux entités très ouvertes sur l’international et qui avaient très envie de travailler ensemble. Lorsque TF1 a rejoint l’aventure, avec le pilote et les épisodes déjà écrits, la chaîne a immédiatement compris de quoi il s’agissait, avec un projet déjà très abouti.
La série a été tournée entièrement en Suisse, avec peu de studios. Avez-vous dû gérer un tournage cher et compliqué ?
T.S : C’était une série itinérante, nous n’étions jamais plus de trois jours au même endroit. Nous avons dû faire face à des difficultés d’accès et à des aléas climatiques. Il y a peu de 'road séries', car c’est une hérésie en termes de production. Mais avec un pays sublime et cinégénique, et une mère et un fils séparés par un deuil, la route leur permet finalement de se reconnecter.
La Suisse a l’image d’un territoire cher, sans tax credit ni bureau d’accueil des tournages.
T.S : Il est vrai que la Suisse est très chère, avec un taux de change défavorable, et une dualité entre Genève, qui est inabordable, et le Valais, où nous avons tourné, et où il existe une aide régionale avec un tout nouveau bureau, la Valais Film Commission.
Que retenez-vous de ce projet ?
T.S : Qu’il est essentiel de travailler avec des très grands talents. Nous avions un très beau casting, une équipe artistique de très haut niveau. Il est également crucial de bien choisir son coproducteur. Nous nous sommes entendus de façon idyllique avec le coproducteur. Pour autant, les coproductions internationales exigent comme des enfants deux fois plus de soin qu’une production domestique, avec beaucoup d’anticipation, de préparation.
Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : RTS - Anne-Laure Lechat
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