Annecy 2015 - Les premiers pas de danse de "Ballerina" dévoilés (WIP)
Quad a présenté dans le cadre d’un Work in Progress les toutes premières images de Ballerina. Cette comédie d’aventure suit une jeune fille qui veut devenir danseuse dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Deux vraies étoiles, Aurélie Dupont et Jérémie Belingard, ont signé les chorégraphies.
Une jeune fille enjouée, à l’air heureux mais très maladroite comparée aux autres petits rats, prend son premier cours de danse, face à un maître de ballet médusé, dans le très beau décor d'une salle de répétition de l'Opéra de Paris... C’est la premère courte scène de Ballerina montrée en public, à Annecy, alors que le film est encore en pleine fabrication des images.
Le producteur Laurent Zeitoun, un des trois associés de Quad avec Yann Zenou et Nicolas Duval, a levé le voile sur ce film ambitieux de 28 M€, une comédie d'aventure. Si lui et ses associés sont des producteurs très expérimentés de cinéma live (ils sont notamment les producteurs de L’arnacœur, Intouchables ou Samba), il n’a toutefois pas caché la difficulté de passer à la production de films cinéma d’animation : "Nous sommes très heureux d’être là car nous revenons de loin", a-t-il déclaré au début de ce WIP. S’ils se sont lancés, c’est, comme toujours, par enthousiasme pour l’histoire que les deux réalisateurs, Éric Summer et Éric Warin, leur ont apporté, celle d’une jeune fille qui va être portée par son rêve de devenir danseuse étoile. "Le film est en animation ? Nous avons répondu 'pas de problème'. Nous y sommes allés naïfs et innocents. Nous avons eu depuis des crises de panique et avons compris l’Everest qu’il y avait à franchir et nous arrivons ici en faisant profil bas tout en déclarant notre flamme au cinéma d’animation !" a lâché le producteur, qui a ensuite expliqué les nombreux allers-retours qui ont dû être faits entre le storyboard et le rendu, avant de lancer la production définitive des images.
Cette histoire qui les a fait craquer, et qui a depuis été longuement peaufinée, c’est celle de Félicie, une jeune fille de 12 ans confiée à un orphelinat à l'âge d'un an qui a un meilleur ami, Victor. Ils grandissent dans cet orphelinat à Quimper à la fin du XIXe siècle, où elle a pour seul lien avec son passé une boîte à musique. Jeune fille pleine d’énergie, Félicie a déjà un besoin vital de s’exprimer par le mouvement. On les retrouve à 12 ans où, après une évasion rocambolesque, ils vont arriver à Paris, vivre un choc visuel en découvrant la ville, puis être séparés. Errant dans la ville, Félicie va se retrouver à l’Opéra Garnier et découvrir une représentation. Ce spectacle, un autre choc pour elle, va traduire son envie de danse. S’en suivront de multiples aventures où elle va faire face à une rivale, qui à l’inverse de Félicie, danse sans passion…. Elle va notamment apprendre que pour atteindre son rêve, elle va devoir travailler très dur, face à l’exigence, l’intransigeance de la danse classique…
"Nous avons vu dans l’histoire instinctivement à la fois du Billy Elliott, du Ratatouille pour l’humour et la finesse et du Karaté Kid pour le rapport de transmission de mentor à élève, a expliqué le producteur. Nous y avons vu le potentiel d'un grand film de divertissement avec des valeurs, ce qui est la ligne de Quad."
L'un des enjeux majeurs de ce projet était le choix de la méthode d'animation. Le film a d'abord été envisagé initialement en motion capture, pour traduire la performance de la danse classique. Puis l'équipe a décidé de changer de cap pour réaliser le film en Keyframe qui permet de transcrire "une danse non pas irréaliste, mais magnifiée, sublimée", en allant concrètement parfois un peu plus loin qu'un danseur pourrait le faire en vrai.
Qui dit danse dit chorégraphe. "Nous avions besoin de chorégraphies justes et fortes pour raconter cette histoire". Le défi était donc de passer de la danse réelle en danse en animation. Pour cela, l’équipe a fait appel à deux étoiles et chorégraphes de l’Opéra de Paris, Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard qui, on l’a compris lors de ce WIP, se sont pleinement prêtés au jeu. Pour préparer les scènes de danse, ils les ont chorégraphiées, puis après le storyboard, ont rejoué les chorégraphies pour donner un maximum d’éléments aux animateurs, a expliqué François-Xavier Aubague, producteur exécutif pour Quad. Leurs expériences ont également nourri le scénario sur des détails.
La direction de l’animation a été confiée à Theodore Ty, qui a travailllé avec Disney et Dreamworks.
Auparavant a été conçu l’univers visuel du film. Un univers qui se situe donc dans un Paris en pleine effervescence, en pleine révolution industrielle, où transpire la mutation immobilière et artistique (c’est notamment l’époque où Haussmann rase les constructions datant du Moyen âge, où l’on construit la tour Effel, ainsi que la statue de la Liberté avant son départ à New York). Le directeur artistique, Florent Masurel, a expliqué comment il avait travaillé à partir de photographies de 1890, pour étudier les bâtiments, les typos, les enseignes. Sur la couleur du film, l’équipe a travaillé pour éviter une photographie de l’époque et chercher à rendre un Paris coloré comme si on le découvrait à l‘époque. "Nous voulions le rendre tangible et concret... Ce qui a guidé toute la direction artistique du film était l’Opéra Garnier, le lieu emblématique du rêve de Félicie. Une fois qu’ont été obtenues la couleur et la texture du film, on a réfléchi à la couleur générale du film et à la lumière".
Les images sont en cours de fabrication à Montréal, à l’Atelier Animation que dirige Laurence Vacher.
Pour monter cette production de 28 M€, Quad a en effet opté pour une coproduction avec le Canada – les deux réalisateurs ayant en outre la nationalité canadienne –, avec l’appui de Gaumont, qui coproduit le film, et détient les mandat salle, vidéo et étranger, M6 Films, Canal+, Ciné+ en France, Caramel Films, la Sodec, Telefilm Canada, et l’apport du crédit d‘impôt canadien.
Au final, pour cette première plongée dans le cinéma d'animation, près de quatre ans se seront passés entre l’écriture et la finalisation du film l’an prochain, a indiqué Laurent Zeitoun. Gaumont a annoncé à Cannes les voix anglaises du casting, Elle Fanning (Félicie) et Dane Dehaan (Victor) et avait déjà vendu le film dans 12 territoires à Cannes. La sortie est programmée en France au second semestre 2016.
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