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Séance spéciale
CHICUAROTES
© ALI N’PRODUCTION-LES FILMS DU NOUVEAU MONDE-ARTÉMIS, AD VITAM Récompensé d’un Golden Globe en 2016 pour sa composition dans
JEUNESSE PERDUE
la série TV Mozart in the Jungle, le comédien mexicain Gael García
Bernal est un habitué du Festival de Cannes, où il a crevé l’écran dans
le rôle principal d’Amours chiennes de son compatriote Alejandro
González Iñárritu (président du jury cette année), triplement primé lors
de la Semaine de la critique en 2000. Couronné du trophée Chopard de
la révélation masculine en 2003, on l’a revu par la suite régulièrement
sur La Croisette, où il a notamment concouru à la Caméra d’or dans le
cadre de la Semaine de la critique 2007 avec son premier film en tant
que réalisateur, Déficit. Associé depuis 2006 en tant que producteur
avec Diego Luna, son partenaire dans Et… ta mère aussi ! (2001)
d’Alfonso Cuarón, Gael García Bernal ne signe avec Chicuarotes que
son deuxième long métrage, après quatre courts, trois sketches et
Un certain regard deux épisodes de séries. J.-P. G.
ADAM
UNE FEMME ET UNE FEMME
Réalisatrice des courts métrages Quand ils dorment (2012) et Aya va à la plage (2015), l’ex-journaliste
Maryam Touzani a coscénarisé et interprété Razzia (2017) de son mari, Nabil Ayouch, avec lequel elle
avait déjà coécrit Much Loved (2015), d’après son documentaire entrepris en 2014, Sous ma vieille
peau, en cours de montage. Produit par Nabil Ayouch, Adam s’attache à la rencontre d’une pâtissière
(Lubna Azabal) avec une mère célibataire enceinte contrainte à l’adoption (Nisrin Erradi) dans la
médina de Casablanca. Pour la réalisatrice, c’est “l’histoire de deux solitudes qui s’apprivoisent, se
confrontent, s’assemblent, de deux femmes prisonnières, chacune à sa manière, qui cherchent à trouver
refuge dans la fuite, le déni”. Maryam Touzani précise : “J’ai connu la jeune femme qui m’a inspiré
le personnage de Samia. Elle a atterri à Tanger, fuyant sa famille, après avoir été mise enceinte puis
quittée par un homme qui lui avait promis le mariage. Par crainte, par honte, elle n’avait rien dit à ses
proches et avait caché sa grossesse pendant des mois. Loin de chez elle, elle espérait accoucher en
cachette de son enfant et le donner pour revenir dans son village.” Plus tard, explique-t-elle, “quand j’ai © CINÉPOLIS DISTRIBUCIÓN
ressenti pour la première fois mon propre enfant bouger en moi, quand j’ai vu mon ventre s’arrondir
et se transformer, j’ai pensé à cette jeune femme”. J.-P. G.
Séance spéciale Un certain regard
TOMMASO LA VIE INVISIBLE
DESTROYED D’EURÍDICE GUSMÃO
Révélé par King of New York en 1987, Abel Ferrara s’est fait remarquer à Cannes
en présentant Bad Lieutenant à Un certain regard en 1992, Body Snatchers en
compétition en 1993, The Blackout en séance de minuit en 1997, Christmas à
Un certain regard en 2001, Go Go Tales, hors compétition en 2007 et Chelsea on
the Rocks en séance spéciale en 2008. Il alterne œuvres de commande et projets
plus personnels, fictions et documentaires, les uns l’aidant à financer les autres.
Franc-tireur pur et dur, Ferrara cultive la provocation mais affirme : “Même si
mes personnages peuvent paraître désespérés, j’essaie de montrer des gens qui
croient en l’avenir.” Il retrouve dans Tommaso son acteur fétiche, Willem Dafoe,
nommé en 2018 à l’Oscar du meilleur second rôle masculin pour The Florida
Project et cette année à celui du meilleur acteur pour son interprétation de Van
Gogh dans At Eternity’s Gate. J.-P. G.
© ARP SÉLECTION
UNE FEMME PUISSANTE
Âgé de 53 ans, le cinéaste brésilien Karim Aïnouz s’est fait remarquer
en 1993 avec un court métrage en 16 mm intitulé Seams. Homme à tout
faire sur Poison (1990) de Todd Haynes, puis assistant au montage sur
Génération sacrifiée (1995) des frères Hughes, il travaille dans la production
et fait la connaissance du réalisateur Walter Salles, pour lequel il coécrit
l’adaptation du roman Avril brisé d’Ismaïl Kadaré (2001). Madame Satä,
son premier long métrage, a été présenté dans le cadre d’Un certain regard
en 2002. Il alterne depuis fictions et documentaires, avec une prédilection
marquée pour l’art. La vie invisible d’Eurídice Gusmão est tiré du roman de
Martha Batalha Les mille talents d’Euridice Gusmão (éd. Denoël). Son rôle-
titre est interprété par Carol Duarte, vue dans A força do querer de Glória
Perez, au côté de Fernanda Montenegro, Ours d’argent de la meilleure
© DR actrice en 1998 pour Central do Brasil. J.-P. G.
20 mai 2019