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Sélection officielle - Un certain regard
LE BLEU DU CAFTAN
CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE
Réalisatrice des courts métrages Quand ils dorment (2012) et Aya va à la plage
(2015), l’ex-journaliste Maryam Touzani a coscénarisé et interprété Razzia (2017)
de son mari, Nabil Ayouch, avec qui elle avait déjà coécrit Much Loved (2015)
d’après son documentaire entrepris en 2014, Sous ma vieille peau. Son premier
long métrage, Adam, avait été sélectionné dans la section Un certain regard en 2019
et a obtenu par la suite plusieurs récompenses dans des festivals internationaux.
Elle retrouve dans Le bleu du caftan son interprète principale féminine, Lubna © DULAC DISTRIBUTION
Azabal. Cette comédienne belge d’origine marocaine a obtenu le prix Michel-Simon
en 2001 pour Loin d’André Téchiné, et a été primée en 2007 à Amiens pour sa
composition dans 24 mesures de Jalil Lespert. Elle a également obtenu le Génie
et le Jutra de la meilleure actrice en 2011 pour Incendies de Denis Villeneuve, film
qui lui a valu son premier Magritte. En 2015, elle réitère en recevant le Magritte de Quinzaine des réalisateurs
la meilleure actrice dans un second rôle pour La marche de Nabil Ben Yadir, puis 1976
en tant que meilleure actrice en 2019 pour Tueurs de François Troukens et Jean-
François Hensgens. Elle est également à l’affiche d’un autre film cannois montré
en séance de minuit : Rebel d’Adil El Arbi et Bilall Fallah. Le bleu du caftan est une OÙ SONT LES FEMMES ?
coproduction franco-maroco-belgo-danoise racontant le trouble émotionnel qui
gagne un couple, dont le mari (campé par Saleh Bakri, révélé en 2007 par La visite Manuela Martelli a commencé à travailler en tant qu’actrice dès l’âge de 17 ans, en jouant
de la fanfare d’Eran Kolirin) cache depuis toujours son homosexualité, au contact dans B-Happy de Gonzalo Justiniano, apparaissant depuis dans plus d’une quinzaine
d’un apprenti qu’incarne le nouveau venu Ayoub Messioui. ❖ J.-P. G. de productions chiliennes. Une bourse lui permet d’obtenir un master en réalisation aux
États-Unis. Elle cosigne notamment le court métrage Land Tides avec Amirah Tajdin,
pour La Chile Factory de la Quinzaine des réalisateurs, avant de préparer 1976, dont
l’action se déroule durant les premières années de la dictature de Pinochet. “Tout a
commencé lorsque je me suis interrogée sur ma grand-mère maternelle que je n’avais
jamais rencontrée. Dans le salon de ma maison, il y avait une petite sculpture de femme
qu’elle avait réalisée pendant ses études à l’école d’art. La présence de cette sculpture m’a
toujours donné le sentiment d’être très proche d’elle, mais en même temps de la connaître
très peu. J’ai donc commencé à interroger ma mère et mes tantes, et j’ai découvert une
femme très avancée pour son époque, mais qui, en même temps, n’avait eu que très peu
d’espace pour développer ses propres intérêts, au regard du contexte social et politique
dans lequel elle vivait. J’ai parlé à de nombreuses personnes qui l’avaient connue et je
me suis rendu compte que c’était une réalité pour les femmes de l’époque. J’ai alors
© LES FILMS DU NOUVEAU MONDE pensé que je devais leur rendre justice et les faire sortir de l’anonymat.” La cinéaste a
travaillé longuement sur le développement avec Dominga Sotomayor, productrice pour
Cinestación, participant à différentes sessions de lab pour l’écriture du scénario. “Nous
avons été rejoints par Omar Zuñiga, le partenaire de Dominga, avec qui nous avons
poursuivi le processus de financement, puis par Alejandra García et Andrés Wood en
tant que coproducteurs au Chili puis Nathalia Peña en Argentine.” Le tournage du film
a été terminé en septembre 2021. ❖ Patrice Carré
Quinzaine des réalisateurs - Clôture
LE PARFUM VERT
POURSUITE À TRAVERS L’EUROPE
Déjà sélectionné en 2019 avec Alice et le maire, Nicolas Pariser clôt cette 54e Quinzaine
des réalisateurs avec Le parfum vert. “Son troisième long nous entraîne, entre Tintin
et Hitchcock, dans une enquête mystérieuse et trépidante à travers l’Europe, sur
le meurtre d’un acteur de la Comédie-Française”, a résumé Paolo Moretti, lors de
la présentation de ce qui sera sa dernière édition à la tête de la section parallèle.
Le titre a de nouveau été produit par Bizibi qui poursuit sa collaboration avec le
cinéaste. “Ses trois films sont très différents, et en même temps, il y a beaucoup de
points communs qui font la particularité du cinéma de Nicolas Pariser: liberté de
ton, inspiration à la fois dans l’actualité politique et dans sa cinéphilie, goût pour
les dialogues, un cinéma cérébral et divertissant… Le produire est très stimulant et
c’est beaucoup de plaisir”, précise Emmanuel Agneray. “Nicolas a écrit en ayant en
tête Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste, qui ont l’un et l’autre assez vite exprimé
une envie de travailler avec lui sur cette histoire. Le réalisateur, le scénario, le casting
et le succès d’Alice et le maire font que nous avons eu la chance d’avoir plusieurs
propositions pour le financement.” Seule ombre au tableau, le refus de l’Avance
sur recettes. “À vrai dire, je ne comprends pas leur choix. Il y a une telle ambition
artistique dans ce film, une vraie prise de risque. Mais c’est ainsi, et ce n’est ni la
première, ni la dernière fois!” Les prises de vues ont eu lieu en France, Belgique
et Hongrie d’octobre à décembre 2021. “Un tournage pas simple, avec beaucoup
de décors, de figuration. Mais le plus dur a été de tourner… dans un TGV, et ne
parlons pas du Thalys. Sur une ligne régulière, c’est quasiment impossible, trop
contraignant. Et aucune rame de TGV n’est prévue à cet effet, ni mise à disposition
sur une ligne abandonnée par exemple. Et pour augmenter la difficulté, il n’y a CREDIT PHOTO
© BIZIBI
aucun moyen de récupérer des accessoires de TGV pour reconstitution en studio.
Un mystère de la SNCF et de ses partenaires!” ❖ P. C.
26-27 mai 2022
Sélection officielle - Un certain regard
LE BLEU DU CAFTAN
CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE
Réalisatrice des courts métrages Quand ils dorment (2012) et Aya va à la plage
(2015), l’ex-journaliste Maryam Touzani a coscénarisé et interprété Razzia (2017)
de son mari, Nabil Ayouch, avec qui elle avait déjà coécrit Much Loved (2015)
d’après son documentaire entrepris en 2014, Sous ma vieille peau. Son premier
long métrage, Adam, avait été sélectionné dans la section Un certain regard en 2019
et a obtenu par la suite plusieurs récompenses dans des festivals internationaux.
Elle retrouve dans Le bleu du caftan son interprète principale féminine, Lubna © DULAC DISTRIBUTION
Azabal. Cette comédienne belge d’origine marocaine a obtenu le prix Michel-Simon
en 2001 pour Loin d’André Téchiné, et a été primée en 2007 à Amiens pour sa
composition dans 24 mesures de Jalil Lespert. Elle a également obtenu le Génie
et le Jutra de la meilleure actrice en 2011 pour Incendies de Denis Villeneuve, film
qui lui a valu son premier Magritte. En 2015, elle réitère en recevant le Magritte de Quinzaine des réalisateurs
la meilleure actrice dans un second rôle pour La marche de Nabil Ben Yadir, puis 1976
en tant que meilleure actrice en 2019 pour Tueurs de François Troukens et Jean-
François Hensgens. Elle est également à l’affiche d’un autre film cannois montré
en séance de minuit : Rebel d’Adil El Arbi et Bilall Fallah. Le bleu du caftan est une OÙ SONT LES FEMMES ?
coproduction franco-maroco-belgo-danoise racontant le trouble émotionnel qui
gagne un couple, dont le mari (campé par Saleh Bakri, révélé en 2007 par La visite Manuela Martelli a commencé à travailler en tant qu’actrice dès l’âge de 17 ans, en jouant
de la fanfare d’Eran Kolirin) cache depuis toujours son homosexualité, au contact dans B-Happy de Gonzalo Justiniano, apparaissant depuis dans plus d’une quinzaine
d’un apprenti qu’incarne le nouveau venu Ayoub Messioui. ❖ J.-P. G. de productions chiliennes. Une bourse lui permet d’obtenir un master en réalisation aux
États-Unis. Elle cosigne notamment le court métrage Land Tides avec Amirah Tajdin,
pour La Chile Factory de la Quinzaine des réalisateurs, avant de préparer 1976, dont
l’action se déroule durant les premières années de la dictature de Pinochet. “Tout a
commencé lorsque je me suis interrogée sur ma grand-mère maternelle que je n’avais
jamais rencontrée. Dans le salon de ma maison, il y avait une petite sculpture de femme
qu’elle avait réalisée pendant ses études à l’école d’art. La présence de cette sculpture m’a
toujours donné le sentiment d’être très proche d’elle, mais en même temps de la connaître
très peu. J’ai donc commencé à interroger ma mère et mes tantes, et j’ai découvert une
femme très avancée pour son époque, mais qui, en même temps, n’avait eu que très peu
d’espace pour développer ses propres intérêts, au regard du contexte social et politique
dans lequel elle vivait. J’ai parlé à de nombreuses personnes qui l’avaient connue et je
me suis rendu compte que c’était une réalité pour les femmes de l’époque. J’ai alors
© LES FILMS DU NOUVEAU MONDE pensé que je devais leur rendre justice et les faire sortir de l’anonymat.” La cinéaste a
travaillé longuement sur le développement avec Dominga Sotomayor, productrice pour
Cinestación, participant à différentes sessions de lab pour l’écriture du scénario. “Nous
avons été rejoints par Omar Zuñiga, le partenaire de Dominga, avec qui nous avons
poursuivi le processus de financement, puis par Alejandra García et Andrés Wood en
tant que coproducteurs au Chili puis Nathalia Peña en Argentine.” Le tournage du film
a été terminé en septembre 2021. ❖ Patrice Carré
Quinzaine des réalisateurs - Clôture
LE PARFUM VERT
POURSUITE À TRAVERS L’EUROPE
Déjà sélectionné en 2019 avec Alice et le maire, Nicolas Pariser clôt cette 54e Quinzaine
des réalisateurs avec Le parfum vert. “Son troisième long nous entraîne, entre Tintin
et Hitchcock, dans une enquête mystérieuse et trépidante à travers l’Europe, sur
le meurtre d’un acteur de la Comédie-Française”, a résumé Paolo Moretti, lors de
la présentation de ce qui sera sa dernière édition à la tête de la section parallèle.
Le titre a de nouveau été produit par Bizibi qui poursuit sa collaboration avec le
cinéaste. “Ses trois films sont très différents, et en même temps, il y a beaucoup de
points communs qui font la particularité du cinéma de Nicolas Pariser: liberté de
ton, inspiration à la fois dans l’actualité politique et dans sa cinéphilie, goût pour
les dialogues, un cinéma cérébral et divertissant… Le produire est très stimulant et
c’est beaucoup de plaisir”, précise Emmanuel Agneray. “Nicolas a écrit en ayant en
tête Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste, qui ont l’un et l’autre assez vite exprimé
une envie de travailler avec lui sur cette histoire. Le réalisateur, le scénario, le casting
et le succès d’Alice et le maire font que nous avons eu la chance d’avoir plusieurs
propositions pour le financement.” Seule ombre au tableau, le refus de l’Avance
sur recettes. “À vrai dire, je ne comprends pas leur choix. Il y a une telle ambition
artistique dans ce film, une vraie prise de risque. Mais c’est ainsi, et ce n’est ni la
première, ni la dernière fois!” Les prises de vues ont eu lieu en France, Belgique
et Hongrie d’octobre à décembre 2021. “Un tournage pas simple, avec beaucoup
de décors, de figuration. Mais le plus dur a été de tourner… dans un TGV, et ne
parlons pas du Thalys. Sur une ligne régulière, c’est quasiment impossible, trop
contraignant. Et aucune rame de TGV n’est prévue à cet effet, ni mise à disposition
sur une ligne abandonnée par exemple. Et pour augmenter la difficulté, il n’y a CREDIT PHOTO
© BIZIBI
aucun moyen de récupérer des accessoires de TGV pour reconstitution en studio.
Un mystère de la SNCF et de ses partenaires!” ❖ P. C.
26-27 mai 2022