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LES FILMS DU JOUR 17
Sommaire Compétition
COLD WAR
La sélection officielle
Compétition
> Cold War de Pawel Pawlikowski LA MUSIQUE DE L’AMOUR
> Plaire, aimer et courir vite Né en 1957 à Varsovie, Pawel Pawlikowski
de Christophe Honoré
n’est revenu en Pologne qu’un demi-siècle
Séance spéciale plus tard afin de placer son pays natal face
> Arctic de Joe Penna à ses contradictions dans Ida (2013), en
> 10 Years Thailand questionnant l’antisémitisme endémique
d’Aditya Assarat, de cette société catholique qui a par ailleurs
Wisit Sasanatieng, donné au monde le pape Jean-Paul II.
Chulayranon Sriphol, Résultat : près de 70 récompenses internatio-
Apichatpong Weerasethakul
nales dont l’Oscar du meilleur film étranger.
Un certain regard Depuis, le réalisateur a écrit le scénario de
> À genoux les gars Cold War avec l’écrivain et dramaturge Janusz
d’Antoine Desrosières Głowacki, dont Andrzej Wajda a porté à l’écran
> Gräns d’Ali Abbasi La chasse aux mouches (1969), décédé en août
2017. Cette chronique sentimentale en noir et
La quinzaine des réalisateurs blanc sur fond de guerre froide s’attache aux
relations d’une femme avec deux hommes, au
> Les confins du monde rythme des tournées européennes du Ballet,
de Guillaume Nicloux Chœur et Orchestre national de Pologne,
> Samouni Road de Stefano Savona Mazowsze. Elle a pour interprètes principaux
> Petra de Jaime Rosales Joanna Kulig, vue dans Elles (2011) de
Małgorzata Szumowska, Tomasz Kot, révélé
La semaine de la critique par la déclinaison polonaise de Caméra café
(2004), et Borys Szyc, prix d’interprétation
> Sauvage de Camille Vidal-Naquet masculine au Festival de Montréal pour La
dette (2011) de Rafael Lewandowski. Pawel
Pawlikowski prépare par ailleurs actuellement
une adaptation de Limonov d’Emmanuel
© OPUS FILM Carrère. Jean-Philippe Guerand
Compétition Un certain regard
PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE GRÄNS
VOIE SANS ISSUE
De retour en compétition après Les chansons d’amour en 2007, Christophe Honoré réunit dans
Plaire, aimer et courir vite Vincent Lacoste, prix Patrick-Dewaere 2016, et Pierre Deladonchamps,
César 2014 du meilleur espoir masculin pour L’inconnu du lac. L’histoire d’amour trop brève d’un
étudiant rennais et d’un écrivain parisien dans les années 1990, au moment même où le Sida fait
des ravages parmi la communauté gay et sonne le glas d’une certaine insouciance sexuelle. “C’est
une histoire qui est contée avec beaucoup de tendresse, a confié Pierre Deladonchamps à Europe 1.
Il y a du romanesque dans la manière dont ils s’apprivoisent. (…) Christophe Honoré a aussi voulu
parler d’art dans ce film : les deux personnages sont passionnés par le cinéma, la mise en scène,
la littérature.” Ce que questionne en effet le réalisateur à travers cette évocation où l’intime tend
vers l’universel, c’est l’absence béante laissée par cette génération sacrifiée, ces livres que n’a pas
écrit Hervé Guibert (L’homme blessé), ces pièces dont nous ont privé Bernard-Marie Koltès (Dans
la solitude des champs de coton) et Jean-Luc Lagarce (Juste la fin du monde) ou ces films qu’aurait
dû signer Cyril Collard (Les nuits fauves). Une sorte de devoir de mémoire qui prendrait l’allure
d’un travail de deuil, décrit par Honoré comme “charnel et intime mais sans bravoure” mais dont
il “assume sa part de mélodrame”. J.-P. G.
META SPARK & KÄRNFILM
QUELQUE CHOSE À DÉCLARER
Le réalisateur danois Ali Abbasi a signé jusqu’alors un court métrage,
M for Markus (2011), et un premier long intitulé Shelley (2016), présenté
au Festival de Berlin. Gräns relate la fascination irrationnelle qui
© LES FILMS PELLÉAS-ARTE FRANCE CINÉMA, AD VITAM existentielles inattendues. Le réalisateur adapte un roman de John Ajvide
submerge une employée des douanes confrontée à un suspect qu’elle
interroge, cette rencontre a priori fortuite déclenchant des conséquences
Lindqvist, l’auteur suédois qui a inspiré Morse de Tomas Alfredson, qu’il
a adapté avec Isabella Eklöf, dont le premier film en tant que réalisatrice,
Holiday, a été présenté en janvier au Festival de Sundance. Les deux
rôles principaux sont tenus par la comédienne suédoise Eva Melander,
vue dans L’hypnotiseur (2012) de Lasse Hallström, et l’acteur finlandais
Eero Milonoff, révélé par Olli Mäki de Juho Kuosmanen, prix Un certain
J.-P. G.
regard 2016.
10 mai 2018