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18 LES FILMS DU JOUR
© HELEN SLOAN Séance spéciale
Séance spéciale
ARCTIC
GÉNÉRATION YOUTUBE
Connu sous le pseudonyme de MysteryGuitarMan, le réalisateur Joe
Penna s’est fait un nom sur les réseaux sociaux où sa chaîne YouTube
fédère près de 2,8 millions d’abonnés. Il a signé les séries T-Shirt War
(2010), Once Upon (2011), Sand Box (2012), Behind the Glasses et les
courts métrages Meridian (2012), Instant Getaway (2014) et Beyond
(2015). Arctic, son premier long, est un film de survie qui réunit le comé-
dien danois Mads Mikkelsen, prix d’interprétation masculine à Cannes
en 2012 pour La chasse, et l’actrice islandaise Maria Thelma Smára-
dóttir, révélée par la série Fangar (2017). Selon Joe Penna, “Arctic est
un scénario conçu sous le titre On Mars qui se déroulait initialement
sur la planète rouge en voie de colonisation par la Terre. Après la sortie
du blockbuster Seul sur Mars, mon coscénariste et moi avons décidé
de transposer l’action dans l’Antarctique. Le casting a nécessité plus
de temps que prévu, ce qui nous a empêché de nous caler sur l’hiver
islandais. Le tournage principal a duré 19 jours pendant lesquels nous
avons dû affronter des vents de 30 à 40 nœuds, des pluies glaciales,
des tempêtes de neige et des fermetures de routes. En tant que Brésilien
installé à Los Angeles, j’ai passé toute ma vie sous des climats tempérés.
Du coup, ce tournage s’est avéré aussi éprouvant sur le plan physique
que mental”. Quant à ses projets, le réalisateur évoque un film de
science- fiction qui serait une sorte de remake de Lifeboat (1944) d’Alfred
Hitchcock transposé dans l’espace. J.-P. G.
10 mai 2018
© LES FILMS DE L’AUTRE COUGAR
Un certain regard
À GENOUX LES GARS
18 ANS DE RÉFLEXION
Deux filles, deux garçons et plein de possibilités. Tel est le schéma directeur
du 3 long d’Antoine Desrosières après À la belle étoile (1993) et Banqueroute
e
(2000). Une œuvre indissociable de ses interprètes féminines Souad Arsane
et Inas Chanti, et de sa coscénariste, Anne-Sophie Nanki, déjà réunies dans
son court Haramiste (2014), prix du public à Pantin et à l’affiche pendant
un an, dont son nouveau long constitue une sorte de prolongement. Dans
la tradition de films d’apprentissage tels que L’esquive (2003) d’Abdellatif
Kechiche ou Et toi, t’es sur qui ? (2007) de Lola Doillon, À genoux les gars
s’attache au nouveau désordre amoureux sur un ton décalé. “Les 410 pages
de scénario ont été tournées en 18 jours, sans heures supplémentaires, après
quatre mois de répétitions, avec deux caméras”, explique le réalisateur qui
s’est entouré d’une “équipe réduite au strict minimum, surtout composée de
techniciens qui avaient travaillé avec moi sur mes deux premiers longs”. Un
dispositif que précise sa productrice, Annabelle Bouzom : “C’est un film à la
fabrication atypique (tournage très court, prépa et postproduction longues)
dont le budget est de 1 M€ et que nous avons pu fabriquer grâce aux soutiens
du CNC (Avance sur recettes), de la région Grand Est, grâce aux MG de Rezo
Films et de Films Boutique, et grâce à l’engagement de cinq coproducteurs :
Digital District, Eye Lite, Flach Film, Studio Lemon et Rezo Productions.”
En outre, précise-t-elle, “nous menons une expérience intéressante liée aux
évolutions technologiques en proposant, en décalé par rapport à la sortie du
film (le 20 juin, Ndlr), une version série de 30x10 minutes qui sera visible sur
YouTube. Cela permet d’exploiter l’extraordinaire matériau réuni par Antoine
et son équipe”. Lequel affirme pour sa part : “J’ai réinventé ma manière de
tourner grâce aux nouvelles technologies, en ne filmant notamment que des
plans séquences de 40 minutes, par exemple.” J.-P. G.
10 YEARS THAILAND
© POP PICTURES CO. LTD., 185 FILMS
RENDEZ-VOUS DANS DIX ANS
Soutenu en partie par le crowdfunding, 10 Years Thailand s’inspire de
10 Years, projet collectif conçu à Hong Kong qui a déclenché les foudres
du gouvernement chinois en 2015. Cette version thaïlandaise comprend
cinq sketches traitant d’une thématique unique : la situation du pays à
l’horizon 2028. Il réunit Apichatpong Weerasethakul, Palme d’or en 2010
pour Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures), Wisit
Sasanatieng, dont Les larmes du tigre noir fut en l’an 2000 le premier film thaï
jamais présenté à Cannes, Aditya Assarat, primé à Rotterdam et Deauville
pour Wonderful Town (2007), Chookiat Sakveerakul (13 jeux de mort, 2006)
et le court métragiste Chulayarnnon Siriphol. J.-P. G.