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Le CNC consacre
un cycle de projections
à mai1968
À l’occasion du cinquantenaire de mai1968, le CNC,
en plus d’une série de courts témoignages vidéo
d’observateurs de l’époque et en contrepoint de talents
d’aujourd’hui, prochainement en ligne sur son site,
propose au Studio des Ursulines, du 28 au 31mai,
un cycle de projections “68-81 l’entre-deux mai”,
1981 marquant une politique culturelle totalement
renouvelée. Au programme des films à plusieurs thèmes :
“Pour en finir avec une société en crise” avec Genèse
d’un repas de Luc Moullet (1977), L’ombre des châteaux
de Daniel Duval (1977), Et les dimanches ? de Nora Seni (1976),
Élise ou la vraie vie de Michel Drach (1970) ; “Des femmes
à la caméra” avec L’amour violé de Yannick Bellon (1977),
Simone Barbès ou la vertu de Marie-Claude Treilhou (1979),
précédé de Sorcières camarades de Danielle Jaeggi (1972),
L’une chante, l’autre pas d’Agnès Varda (1977)) ;
ainsi que “Décentraliser le cinéma” avec La comédie
du train des Pignes de François de Chavanes (1975),
Le soldat Laforêt de Guy Cavaignac (1974), Les camisards
de René Allio (1971) ; et “En marge… le cinéma qu’en même”
avec Le moindre geste de Fernand Deligny, Josée Manenti
et Jean-Pierre Daniel (1971), Libres enfants en semi-liberté
de Pierre Gurgand (1972), Zoo à délinquants de Jean-Marc
Bringuier (1975), Enquête sociale (1978) et Et après de Jean-
Francis Fernandès (1969), Le contrat de Michel Boudjenane
(1969), Point ? de Patrick Thiébaut (1971), Je voudrais
de Jean-Marc Bringuier (1973), Bon pied bon œil
et toute sa tête de Gérard Leblanc (1980). K. B.
© L’ATELIER D’IMAGES-GILBERT TOURTE/GAMMA Le Mai 68
du
cinéma
POUR CHANGER LE MONDE, IL FAUT CHANGER
LE CINÉMA. CE RÔLE, CETTE RESPONSABILITÉ
SOCIALE ET POLITIQUE DU CINÉMA PRÉSIDENT
AUX ÉTATS GÉNÉRAUX DU CINÉMA FRANÇAIS.
Frédérique Bredin
à chaque titre quand on entre dans le cinéma, redistribuer du mouvement de décentralisation avec la naissance de structures “des habitudes de 30 ans qui n’ont plus cours”.
les bénéfices des œuvres à ceux qui n’ont pas marché. centres de création en région et l’ouverture de l’éducation L’onde de choc de 1968 se poursuivra pendant toutes les
Mais également effacer les différences entre la production au cinéma, aboutissant par la suite à la généralisation de années 1970, avant 1981 où un nouveau souffle va toucher
e
pour la télévision et le cinéma, même si cela ne fait pas l’enseignement du 7 art dans les facultés, ce qui n’existait toute la Culture.
consensus, avec la question sous-jacente des cartes pas jusque-là. Cinquante ans après, l’actuelle dirigeante du CNC,
professionnelles (qui n’ont été supprimées qu’en 2009 !), et Frédérique Bredin voit dans ce “séisme de 1968” l’apport
élargir l’accès à l’enseignement du cinéma pour permettre “POUR CHANGER LE MONDE, “d’une force et une liberté inédites dans la création, avec
à plus de gens d’accéder aux écoles. De cette effervescence IL FAUT CHANGER LE CINÉMA” comme devise ‘Les films naissent libres et égaux’. Pour
des échanges initiaux, naît bien sûr la Société des réalisa- André Holleaux a entendu ce vent de contestation : changer le monde, il faut changer le cinéma. Ce rôle, cette
teurs de films (SRF), présidée alors par Robert Bresson. il a adressé une lettre à toutes les organisations responsabilité sociale et politique du cinéma président aux
S’il est difficile de mesurer ce qu’il est réellement ressorti professionnelles pour proposer des réformes à mener (Le États généraux du cinéma français. Aujourd’hui encore, ils
des États généraux à long terme, ils ont ouvert de manière film français daté du 21 juin 1968), consistant à ouvrir sont la raison même de notre engagement, le sens de notre
certaine un débat culturel et, au-delà des discussions pour le système globalement pour plus prendre en compte le politique publique du CNC, qui défend un cinéma libre,
savoir comment doivent être organisées les institutions, un travail de découverte de jeunes talents et, plus largement, créatif, indépendant en France et dans le monde grâce à
vent de liberté sur la manière de regarder le monde et donc le cinéma de recherche – “le cinéma étant un art qui doit l’Avance sur recettes, à l’Aide aux cinémas du monde et
de le filmer. Les États généraux portent aussi les germes se renouveler constamment”, écrit-il – et faire évoluer les aux accords de coproduction.
17 et 18 mai 2018